Le Monde, 11 avril – président George Bush a utilisé, jeudi 10 avril, des mots particulièrement violents à l’encontre de l’Iran, le plaçant au côté d’Al-Qaida parmi les plus grandes menaces du siècle pour les Etats-Unis. Il a accompagné cette affirmation d’une vigoureuse mise en garde signifiant clairement qu’il n’hésiterait pas à recourir à la force s’il le jugeait nécessaire.
M. Bush rappelle que sa détermination à contrer la République islamique est intacte à moins de dix mois de la fin de sa présidence, en particulier quand il s’agit de l’Irak, où se joue la postérité de sa présidence. »L’Irak est le point de convergence de deux des plus grandes menaces pour l’Amérique dans ce nouveau siècle : Al-Qaida et l’Iran », a dit M. Bush dans une déclaration appelée à faire date dans la guerre en Irak.
CLASSÉ DANS « L’AXE DU MAL » DEPUIS 2002
« Le régime de Téhéran doit faire un choix. Vivre en paix avec son voisin, bénéficier de liens étroits en matière économique, culturelle et religieuse, ou continuer à armer, entraîner et financer des milices hors-la-loi qui terrorisent le peuple irakien », a-t-il déclaré au moment où l’Irak est en proie aux combats entre Américains et forces régulières irakiennes, d’une part, et des chiites irakiens, d’autre part, dont beaucoup sont, selon les Américains, soutenus par les Iraniens.
« Si l’Iran fait le bon choix, l’Amérique encouragera une relation pacifique entre l’Iran et l’Irak », mais « si l’Iran fait le mauvais choix, l’Amérique agira pour protéger ses intérêts, nos troupes et nos partenaires irakiens », a averti M. Bush.
En 2002, le président avait classé l’Iran dans « l’axe du mal » des pays soutenant le terrorisme et cherchant à se doter d’armes de destruction massive. Il agitait en 2007 le spectre d’un « holocauste » nucléaire et d’une « troisième guerre mondiale » si l’Iran se dotait de la bombe atomique. Ce n’est pas la première fois non plus que M. Bush laisse planer la menace du recours à la force. M. Bush a menacé l’Iran de riposte militaire en janvier après un incident impliquant des bâtiments américain et iraniens dans les eaux du Golfe. Il a autorisé les soldats américains en Irak à utiliser la force pour se protéger des agissements iraniens.