Reuters, Strasbourg, 24 avril – Par Gilbert Reilhac – Des parlementaires européens ont interpellé Nicolas Sarkozy à Strasbourg pour lui demander de mettre en pratique le langage de fermeté qu'il prône vis-à-vis de l'Iran quand la France présidera, au second semestre 2008, le conseil de l'Union européenne.
"Je dis à la présidence française: il ne s'agit pas seulement de parler dur et ferme. Il faut le traduire en pratique", a affirmé lors d'un colloque Struan Stevenson, eurodéputé conservateur britannique qui co-préside l'intergroupe des Amis d'un Iran libre au parlement européen.
"Le premier pas en ce sens, c'est de retirer l'OMPI (Organisation des Moudjahidines du peuple iranien) de la liste des organisations terroristes", a-t-il ajouté. Cette organisation basée en France fait l'objet de poursuites judiciaires depuis 2003.
"Je crois qu'il existe un consensus sur la menace posée par le régime iranien", a ajouté l'Espagnol Alejo Vidal Quadras, vice-président PPE (Parti populaire européen) du parlement européen en prônant "un changement de régime mené par le peuple iranien et sa résistance".
Le mouvement de résistance au régime des Mollahs reste inscrit sur la "liste noire" de l'Union européenne et figure également sur la liste noire britannique, malgré des décisions de justice favorables.
Le député PS français Alain Vivien a invité la France à "soutenir la résistance iranienne et à purger la procédure pénale abusivement ouverte depuis 2003".
Dix-sept membres du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), dont sa présidente, Maryam Radjavi, avaient été mis en examen par la justice française en juin 2003, notamment pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et "financement de terrorisme".
Parallèlement, le maintien de l'OMPI sur la liste des organisations terroristes dans l'Union européenne et en Grande Bretagne "n'honore pas nos Etats de droit", a estimé Adrien Zeller, président UMP de la région Alsace.
"Contrairement au passé, la France a adopté une politique de fermeté vis-à-vis du régime des mollahs", a souligné à son tour Maryam Radjavi, invitée à la réunion. "Cette fermeté ne peut être prise au sérieux qu'en reconnaissant la Résistance du peuple iranien", a-t-elle ajouté.