"J’en appelle au président Sarkozy, au gouvernement français et à l’opinion publique française", a déclaré M. Hamadé, membre de la majorité antisyrienne, dans une interview par téléphone.
Selon lui, la France doit aider "le Liban qu’elle a connu, qu’elle a aimé, le Liban de la diversité et de la culture (qui) est en train de sombrer dans un régime totalitaire".
La situation continuera de se dégrader "s’il n’y a pas de pression réelle sur l’Iran et la Syrie", car "les milices qui opèrent sur le terrain ici sont des milices qui dépendent totalement de ces deux régimes", a-t-il fait valoir. Il a évoqué un "coup d’Etat" du Hezbollah.
"Les communiqués laconiques qui sont diffusés d’ici ou de là ne feront pas la différence", a-t-il insisté.
La France avait qualifié jeudi soir de "préoccupante" la situation au Liban et appelé les Libanais à la retenue "dans les déclarations comme dans les actes", dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"Le peuple libanais continuera de résister", a poursuivi M. Hamadé.
"Ce n’est pas possible d’accepter ce basculement dans une culture tout à fait différente de celle qui a été celle du Liban, de l’indépendance et même du mandat français", a-t-il dit. Il a espéré que "les forces de la démocratie dans le monde et notamment en France ne le permettront pas".
Pour le troisième jour consécutif, les combats ont continué dans l’ouest de Beyrouth entre les partisans de l’opposition emmenée par le Hezbollah et soutenue par la Syrie et l’Iran et ceux de Saad Hariri, un pilier de la majorité, au lendemain d’une journée d’affrontements qui a fait onze morts.
Le Liban traverse sa plus grave crise politique depuis la fin de la guerre civile en 1990, et se trouve sans chef d’Etat depuis le 24 novembre, les deux parties ne parvenant pas à se mettre d’accord sur un partage du pouvoir.