IranIran (actualité)Iran: la spéculation immobilière fait flamber le prix du...

Iran: la spéculation immobilière fait flamber le prix du bâtiment

-

Dans un quartier chic de Téhéran, un appartement de 1.400 m2 s’est vendu récemment pour 14 millions d’euros, soit 10.000 euros le m2. Une petite fortune alors que le salaire mensuel moyen dans la capitale n’est que de 200 à 300 euros par mois.

En trois mois, le prix du mètre carré a augmenté d’au moins 10 millions de rials (700 euros) dans les quartiers chics du nord, où la fourchette va de 60 à 100 millions de rials (4.200 à 7.000 euros) le mètre carré, comparable avec le prix des logements parisiens.

"Il faut désormais dépenser au moins un million de dollars pour acheter un appartement dans le nord de Téhéran où la superficie des appartements est en moyenne de 200 mètres carrés", affirme Ali Meshkini, le responsable d’une agence immobilière.

Piscine, sauna, jacuzzi, salle de musculation, les architectes multiplient les services pour vendre encore plus cher les appartements.

Tel immeuble du nord de Téhéran possède un héliport alors que dans un autre, un ascenseur permet de garer sa voiture à l’étage où se trouve son appartement.
La hausse touche aussi les quartiers plus populaires.

Ainsi, les prix ont doublé en quelques mois dans les villes nouvelles de Parand ou Hashtgherd, située à plus de 50 km de Téhéran.

A Ispahan, Machhad ou Tabriz, les trois plus grandes villes du pays après la capitale, les prix ont également doublé en un an.

"La pierre est devenue le seul investissement rentable", explique M. Meshkini, en ajoutant qu’"en un an, les prix ont augmenté de plus de 100% et la hausse va continuer. Aucun secteur n’offre un tel profit".

"En février et mars dernier, où mes ventes ont dépassé toutes les espérances, j’ai fait à peine 6% de bénéfice net", se plaint ainsi le patron d’un fast-food.

Un industriel dit avoir fermé deux de ses sociétés spécialisées dans l’importation de produits chimiques, à cause de pertes énormes dues notamment aux variations des prix.

"En un an, nous avons perdu près de 800.000 dollars", selon ce patron qui explique avoir "investi dans des terres dans les environ de Téhéran et en deux mois nous avons fait des bénéfices équivalents à nos pertes".

De fait, de nombreux industriels préfèrent placer une partie de leur capital dans l’immobilier plutôt que de le réinvestir dans leur propre secteur.

Certains voient dans ce phénomène une bulle spéculative qui va un jour ou l’autre exploser, mais d’autres estiment que la hausse va continuer.

Les prix sont tirés à la hausse par les investissements massifs de sociétés publiques et de banques privées dans le bâtiment.

Avec une Bourse stagnante et une industrie hésitante, la pierre reste le moyen privilégié de placement pour les capitaux en circulation.

Ces derniers sont d’autant plus volumineux que le gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad a procédé à une injection massive des pétrodollars dans le circuit économique.

Mais la hausse des prix du logement laisse dans le désespoir les 40% des 70 millions d’Iraniens qui ne possèdent aucun logement et ne pourront jamais en acquérir.
Leur situation est d’autant plus difficile que la hausse du prix de l’immobilier se répercute sur celui des loyers.

En Iran, les prêts bancaires pour l’achat d’un appartement sont minimes. Généralement, on achète un appartement sur plan. On verse 30% à 40% du prix du logement au début, le reste étant versé sur trois ans.

7,062FansJ'aime
1,182SuiveursSuivre
0AbonnésS'abonner

Dernières nouvelles

Le Congrès américain soutien la quête du peuple iranien pour une République démocratique et laïque

Plusieurs membres bipartites de la Chambre des représentants des États-Unis ont présenté une résolution (H. RES. 100) soutenant le...

Une vague d’attaques par empoisonnement contre des écoles laisse des centaines de personnes malades

L'Iran est secoué depuis trois mois par des empoisonnements en série contre des écoles réservées aux filles, qui ont...

Iran – La fête du feu, veille du dernier mercredi de l’année, cauchemar pour la dictature

Tcharshanbé Soury est une ancienne tradition iranienne qui suscite l'inquiétude du régime iranien. La veille du dernier mercredi de...

Conférence de la Journée internationale de la femme en soutien à la lutte des femmes en Iran

Le 4 mars, une conférence a eu lieu en l'honneur de la journée internationale de la femme. Conférence intitulée...

Les démocrates devraient entendre la voix des Iraniens, pas celle des dictateurs

Le soulèvement national iranien se poursuit malgré ses hauts et ses bas. La disparition du système clérical ne semble...

Les Iraniens rejettent une supposée alternative monarchiste pour l’Iran

Par : Nader Nouri Malgré une répression féroce et plusieurs pendaisons, le mouvement de protestation pour le changement affiche une...

Doit lire

Iran – La fête du feu, veille du dernier mercredi de l’année, cauchemar pour la dictature

Tcharshanbé Soury est une ancienne tradition iranienne qui suscite...

Les démocrates devraient entendre la voix des Iraniens, pas celle des dictateurs

Le soulèvement national iranien se poursuit malgré ses hauts...

vous pourriez aussi aimer EN RELATION
Recommandé pour vous