AFP, 11 septembre – Cinq pays, au premier rang desquels l’Iran, sont responsables à eux seuls de la totalité des 32 exécutions capitales de jeunes de moins de 18 ans recensées depuis janvier 2005, selon un rapport rendu public mercredi de l’organisation américaine Human Right Watch (HRW).
Dans un communiqué, HRW a appelé "les gouvernements à utiliser l’ouverture de la nouvelle session de l’Assemblée générale de l’ONU (le 23 septembre, ndlr) pour engager d’urgence les réformes nécessaires à la protection des droits des enfants en litige avec le droit".
Parmi les 32 exécutions de mineurs pratiquées depuis 2005, 26 ont eu lieu en Iran, deux en Arabie Saoudite, autant au Soudan, une au Yemen et une au Pakistan, rapporte l’organisation dans une étude d’une vingtaine de pages.
Dans ces pays, "plus de 100 jeunes condamnés attendent actuellement dans le couloir de la mort le résultat de leur appel ou, dans des cas de meurtre, le résultat d’une négociation accordant la clémence contre une compensation financière".
"Nous ne sommes qu’à cinq pays d’une interdiction totale de la peine de mort pour les mineurs", a déclaré Clarisa Bencomo, expert en droit des enfants pour HRW. "Ces quelques irréductibles devraient abandonner ces pratiques barbares de telle sorte que personne ne puisse plus être exécuté pour un crime commis quand il était enfant", a-t-elle ajouté.
HRW précise que l’écrasante majorité des Etats, "même la Chine et les Etats-Unis" récemment, ont "ratifié ou adhéré à des traités" garantissant que la peine de mort ne puisse être appliquée lorsque le crime a été commis quand le jeune avait moins de 18 ans.
Mais, en Iran, détaille HRW, "les juges peuvent imposer la peine capitale si l’accusé a atteint la majorité, définie dans le droit iranien à 9 ans pour les filles, 15 ans pour les garçons". Elle a comptabilisé dans ce pays six exécutions de mineurs en 2008.