AFP, 16 septembre – L’Iran a fait des progrès "significatifs" pour enrichir son uranium en améliorant le fonctionnement de ses centrifugeuses, a affirmé un institut américain suivant de près le programme nucléaire iranien.
"L’Iran réalise des progrès significatifs dans le développement et l’opération des centrifugeuses", selon le rapport diffusé lundi sur son site internet par l’Institut pour la science et la sécurité internationale (Isis), basé aux Etats-Unis.
"Les centrifugeuses semblent tourner maintenant à environ 85% de leur capacité théorique, une hausse significative par rapport au taux précédent", selon l’Isis, qui a fondé son estimation sur les chiffres du rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) publié lundi.
A l’issue du précédent rapport de l’AIEA en mai, l’Isis avait calculé que les centrifugeuses iraniennes tournaient à 50% de leur capacité, notamment à cause d’un taux de casse assez élevé et d’une instabilité des centrifugeuses.
"Le dernier rapport (de l’AIEA) montre que l’Iran a largement surmonté ces problèmes", écrit encore l’Isis.
Dans son rapport de février dernier l’agence onusienne remarquait que "le rendement de l’installation (d’enrichissement) a été bien inférieur à sa capacité déclarée". Ce constat est absent des rapports suivants de l’AIEA.
Le dernier document fait état d’une production totale, depuis le lancement du programme d’enrichissement en février 2007, d’environ 480 kilos d’uranium faiblement enrichi au 30 août 2008.
Un haut responsable de l’AIEA, s’exprimant sous couvert d’anonymat lundi à Vienne, a estimé qu’il faudrait à l’Iran quelque 1.700 kg d’uranium faiblement enrichi pour pouvoir fabriquer une bombe atomique.
Mais ce chiffre est dans la partie haute d’une fourchette qui descend bien plus bas, selon l’Isis.
"Dans des conditions optimales, l’Iran pourrait utiliser entre 700 et 800 kg d’uranium faiblement enrichi pour produire dans ses (centrifugeuses P1) 20 à 25 kg d’uranium militaire, suffisants pour une arme à fission (nucléaire) grossière", d’après le rapport.
Si, selon le haut responsable de l’AIEA, il faudrait environ deux ans pour que l’Iran obtienne 1.700 kg d’uranium faiblement enrichi, les 700 à 800 kg pourraient être atteints d’ici six mois.
Il faudrait encore, si telle était son intention, que l’Iran réinjecte cet uranium dans ses centrifugeuses pour le porter à un taux d’enrichissement proche de 90%, contre moins de 5% actuellement. Une opération qui ne pourrait s’effectuer sans que l’AIEA ne la remarque.