AFP, 27 octobre 2008 – Des hommes d’affaires iraniens membres de la Chambre de commerce de Téhéran se plaignent que les banques des Emirats arabes unis appliquent les sanctions internationales et américaines contre leurs sociétés, a rapporté lundi le journal économique Sarmayeh.
La plupart de ces banques refusent désormais leurs services aux hommes d’affaires iraniens dont les marchandises vont ou viennent d’Iran, a dit un membre de la chambre de commerce cité, Hamid Hosseini.
Il a expliqué que sur douze banques locales contactées seulement deux ou trois étaient prêtes à ouvrir des lettres de crédit pour les Iraniens, et encore "à des conditions très strictes".
Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé aux Etats membres d’exercer leur "vigilance" sur les relations entre leurs établissements financiers et les banques iraniennes qui pourraient contribuer aux programmes nucléaire et balistique iraniens.
Les Etats-Unis font pression par ailleurs sur les pays tiers pour que leurs entreprises et banques restreignent leurs activités avec des entités iraniennes.
"Certaines banques des Emirats ouvrent des comptes pour ces sociétés (iraniennes) mais elles les contrôlent étroitement et ont récemment gelé les actifs de ces comptes sous le prétexte de transactions douteuses", a dit Pedram Soltani, un autre membre de la chambre de commerce, cité par Sarmayeh.
Les banques étrangères domiciliées dans les Emirats refusent quant à elles tout service aux hommes d’affaires iraniens faisant du commerce avec leur patrie, a ajouté M. Soltani.
Les Emirats arabes unis, où vivent environ 450.000 Iraniens et où sont établies environ 10.000 sociétés iraniennes, sont le premier partenaire commercial de l’Iran.
Ces échanges représentaient un total de 11,7 milliards de dollars à la fin de l’année iranienne se terminant en mars 2007, selon les statistiques iraniennes. Le gros de ces échanges était constitué d’importations en provenance des Emirats pour 9,2 milliards de dollars.
L’Iran fait l’objet de cinq résolutions du Conseil de sécurité, dont trois assorties de sanctions, pour le contraindre à suspendre son enrichissement d’uranium.