AFP, 27 octobre 2008 – Une étudiante irano-américaine est détenue depuis deux semaines en Iran à cause de sa participation à une pétition iranienne en faveur des droits des femmes, a déclaré lundi son avocat à l’AFP.
"Les parents d’Acha Momeni m’ont dit qu’elle avait été informée des accusations sur ses activités dans la campagne de signatures pour les femmes", a dit Mohammad Ali Dadkhah.
L’avocat a précisé n’avoir pas encore été autorisé à rencontrer sa cliente, qui a été interpellée le 15 octobre pour une violation supposée du code de la route dans Téhéran et est détenue depuis à la section 209 de la prison d’Evine.
Acha Momeni, diplômée de la faculté Northridge de l’Université d’Etat de Californie, se trouvait en Iran depuis deux mois pour y effectuer des recherches sur la situation des femmes pour sa thèse de doctorat, selon l’avocat.
M. Dadkhah a confirmé que la jeune femme avait la double nationalité iranienne et américaine.
Un porte-parole du département d’Etat américain a indiqué le 21 octobre que les Etats-Unis avaient contacté la Suisse, qui représente les intérêts américains en Iran, pour obtenir des informations sur son sort.
Lundi, le porte-parole de la diplomatie iranienne Hassan Ghashghavi a expliqué que son ministère n’avait pas été informé par les organes iraniens compétents du sort de Mlle Momeni. "Les organes compétents suivent l’affaire selon la loi", a dit le porte-parole dans un point de presse.
L’Iran ne reconnaît pas le principe de double-nationalité et considère n’avoir pas de compte à rendre à un pays tiers si un de ses ressortissants est aussi Iranien.
Deux universitaires et un homme d’affaires irano-américains avaient été arrêtés et détenus pendant plus de trois mois en 2007 sur des accusations d’action contre la sécurité nationale.
Selon le site internet féministe Changement pour l’égalité, Acha Momeni participe depuis l’étranger à la pétition "Un million de signatures", qui vise à obtenir l’égalité des droits pour les femmes en Iran.
Les autorités exercent continuellement des pressions sur les défenseurs des droits des femmes, notamment avec la condamnation ces derniers mois de plusieurs féministes à des peines de prison.