AFP, 31 octobre 2008 – L’ancien président du parlement iranien, le conservateur Gholam-Ali Hadad Adel, a dénoncé la pratique des pots-de-vin destinés à l’achat de votes de députés, a rapporté vendredi l’agence semi-officielle Mehr.
"Que l’on donne de l’argent à un député pour qu’il vote pour ou contre quelqu’un ou une loi est un danger", a déclaré M. Hadad Adel, qui a été président du Parlement depuis 2004 avant d’être remplacé par Ali Larijani au printemps dernier.
Cette déclaration intervient deux jours après une rixe entre un député conservateur de Téhéran et un représentant du gouvernement au Parlement.
Selon les médias iraniens, Alireza Zareie a giflé le responsable du bureau du gouvernement en l’accusant d’avoir donné à des députés des chèques de 50 millions de rials (5.000 dollars) destinés officiellement à aider les mosquées de leurs régions. Mais dans le même temps, il leur faisait signer un papier dans lequel ils renonçaient à une motion de censure contre le ministre de l’Intérieur, Ali Kordan.
Des députés conservateurs ayant déposé la motion de censure ont confirmé les faits.
Le ministre de l’Intérieur est la cible d’attaques virulentes de la part d’une partie des conservateurs qui lui reprochent d’avoir menti en affirmant qu’il avait un doctorat de droit de la prestigieuse université britannique Oxford.
Après plusieurs semaines de silence, M. Kordan a finalement reconnu fin septembre que son diplôme était un faux, mais il a refusé de démissionner.
Une partie des députés conservateurs, qui réclament toujours son départ, ont déposé une motion de censure qui doit être examinée la semaine prochaine.
M. Hadad Adel a également dénoncé ce qu’il a appelé l’absence de professionnalisme chez les députés et les ministres, tout en insistant sur la nécessité d’avoir des partis politiques pour former les hommes politiques.