France Info, 22 novembre 2008 – LIran a annoncé samedi la pendaison dun ingénieur télécoms iranien condamné à mort en juin pour "espionnage" en faveur dIsraël, avertissant quune nouvelle "bataille des renseignements" a commencé avec lEtat hébreu, ennemi juré de la République islamique. Ali Ashtari, lespion du Mossad, a été pendu le lundi 17 novembre. Il a espionné au profit du Mossad pendant trois ans, a déclaré le directeur général du ministère des Renseignements chargé du contre-espionnage, cité par lagence Irna. Avec lannonce de la pendaison dAshtari, nous avons voulu montrer que de nouvelles batailles des renseignements ont commencé avec lennemi et que ces batailles sont devenues plus sérieuses, a déclaré ce responsable.
Les tensions ont augmenté entre lIran et Israël depuis trois ans à cause du programme nucléaire iranien mais aussi les déclarations du président Mahmoud Ahmadinejad qui a affirmé à plusieurs reprises que lEtat hébreu allait "disparaître" des cartes du monde.
Israël accuse lIran de chercher à fabriquer larme atomique sous couvert dun programme nucléaire civil. Ce que Téhéran a toujours démenti.
LIran ne reconnaît pas lexistence dIsraël et soutient les mouvements islamistes palestiniens. Ali Ashtari fournissait des renseignements au Mossad (…), tentait de sinfiltrer dans les centres sensibles du pays pour le compte des renseignements israéliens et vendait des équipements défectueux à certains centres de recherche, a affirmé le responsable des renseignements cité par lagence Fars et dont le nom na été révélé.
Toujours selon ce responsable, Ashtari donnait de faux conseils aux "centres de sécurité et de défense" pour les tromper et devait "piéger" certaines personnes pour que "le régime sioniste puisse les contacter le moment voulu" afin de les utiliser.
Selon lui, Ashtari a également "tenté dentrer en contact avec plusieurs ambassades étrangères" à Téhéran pour travailler pour leurs services de renseignements.
Ce responsable a également annoncé la récente arrestation à la frontière avec le Kurdistan irakien de "quatre terroristes munis darmes israéliennes qui voulaient assassiner plusieurs personnes en Iran" pour le compte du Mossad.
Il a mis en garde "contre les tentatives dinfiltration" des services de renseignements du régime sioniste "en utilisant les réseaux de communications, notamment linternet".
En juin dernier, un tribunal révolutionnaire avait reconnu Ashtari, arrêté en février 2007 et âgé de 45 ans, comme "Mohareb" (ennemi de Dieu sur terre) et lavait condamné à mort.
Il aurait contribué à des opérations de sabotage réussies dans des installations de recherche iraniennes, notamment dans le secteur de lénergie nucléaire, selon Téhéran.
Le directeur du contre-espionnage iranien avait affirmé en juin que certains projets de recherche ont échoué à cause de la fourniture déquipements défectueux ou piégés par Ali Ashtari.
Le chef du programme atomique iranien Gholamreza Aghazadeh avait affirmé, en janvier 2007, que des équipements électriques importés de Turquie avaient été "trafiqués" et avaient été la cause de la destruction de 50 centrifugeuses denrichissement duranium à Natanz (centre) en 2006.
Lors de son procès, Ashtari avait affirmé quil était directeur dune société spécialisée dans les télécommunications sécurisées, travaillant entre Téhéran et Dubaï pour des "clients spéciaux en Iran", selon lagence Fars.
Selon ces aveux rapportés par Fars, il avait été contacté par deux personnes, Jacques Charles et Tony, qui lavaient invité en
Thaïlande, Turquie et en Suisse, en se présentant comme des investisseurs potentiels dans son secteur. Ils mont donné des équipements, dont un ordinateur portable et une valise satellite avec lesquels on peut envoyer des messages cryptés, avait-t-il encore dit.