AFP: Des avocats européens ont lancé jeudi à Paris un comité, soutenu par les Moudjahidine du peuple iranien (opposition), pour défendre "les victimes de la répression" en Iran et engager des actions contre les dirigeants iraniens qu’ils accusent de "crimes contre l’humanité".
"L’idée est de créer un réseau international, dans un premier temps européen mais sans doute au-delà de l’Europe, pour tenter de briser la loi de l’impunité absolue dont bénéficient les dirigeants actuellement en place à Téhéran", a expliqué l’avocat français William Bourdon lors d’une conférence de presse.
Me Bourdon a souhaité que les "mollahs qui se déplaceraient sur le territoire européen" soient arrêtés, voire jugés.
A l’initiative de ce "Comité international de juristes pour la défense des victimes de la répression du soulèvement en Iran", Me Bourdon est l’un des avocats en France du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, dont l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien est la principale composante).
Depuis le début de la contestation contre la réelection du président iranien Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin, "au moins 300 manifestants" ont été tués, "10.000 personnes arrêtées dont 5.000 se trouveraient incarcérées, la plupart d’entre elles régulièrement torturées", a-t-il affirmé, citant des chiffres du CNRI.
Le bilan officiel est de 20 morts.
"Je pense que de tels faits peuvent être facilement qualifiés de crimes contre l’humanité" et "peuvent engager la responsabilité pénale des plus hautes autorités de l’Iran", a estimé Eric David, professeur de droit en Belgique.
L’avocat français Jean-Pierre Spitzer a précisé que le comité allait "dans les deux prochains jours" adresser "une communication au comité des droits de l’homme à Genève pour demander que des sanctions soient prises", et envisageait une action devant la Cour internationale de justice à La Haye.
"La création de ce comité est une initiative précieuse pour tous ceux qui subissent la torture dans les prisons du régime, pour le peuple iranien", a estimé la présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi.
Le CNRI, établi en région parisienne, est considéré comme la principale force d’opposition extérieure au régime de Téhéran.