Reuters: Nicolas Sarkozy a invité vendredi la Haute représentante de l’Union européenne pour la politique étrangère à agir sans attendre systématiquement l’accord des 27, apprend-on auprès de l’Elysée.
Le président français et Catherine Ashton ont eu leur premier entretien en tête à tête à l’Elysée – une demi-heure de conversation, dont une partie en français. (…)
SERVICE D’ACTION EXTÉRIEURE
Selon l’Elysée, elle a ainsi réaffirmé sa volonté de mettre en place un service européen d’action extérieure "dont l’Europe sera fière et qui sera une sorte de modèle pour le monde".
Le traité de Lisbonne prévoit que le haut représentant s’appuie sur un tel service d’action extérieure réunissant des diplomates de la Commission européenne, des Etats membres et du Conseil européen, c’est-à-dire plusieurs milliers de personnes.
La Haute représentante a cependant subi en mars un revers au Parlement européen, où les principaux groupes parlementaires ont jugé inacceptable son projet de nouveau corps diplomatique.
Catherine Ashton a également dit vouloir mettre en place des structures militaires "efficaces, adaptées et opérationnelles" et faire en sorte que l’Europe fasse entendre "une voix forte" sur les sujets importants pour le monde.
Selon l’Elysée, elle a notamment cité le dossier du programme nucléaire iranien.
"Elle a dit à quel point, pour elle, l’Iran était le défi numéro un aujourd’hui pour la sécurité du monde", a-t-on précisé de même source.
Ils ont également parlé des grands sujets européens du moment. Nicolas Sarkozy a ainsi réaffirmé son souhait d’une "vraie stratégique économique" européenne.
Il a également dit l’importance qu’il attache à la mise en place d’un mécanisme de taxation du carbone aux frontières de l’UE – condition désormais posée par le président français à l’instauration d’une taxe carbone en France.
La présidence française fait état d’une "très forte convergence" entre Nicolas Sarkozy et Catherine Ashton, sur le fond des dossiers, sur la conception du rôle de la Haute représentante et sur sa démarche.
Catherine Ashton avait déjà été reçue à Berlin par la chancelière allemande Angela Merkel.
Emmanuel Jarry