Adcali : « Croyez-moi, je pouvais tout imaginer, hormis le fait que lune des accusations de Bahman serait la propagation dun poème issu de la Mythologie de Hakim Abolghassem Ferdowsî * », écrit sur son blog Jila Bani-Yaghoub, épouse du journaliste emprisonné Bahman Ahmadi.
Concernant le délit et la sentence de son mari, cette journaliste-bloggeuse ajoute : « Vous ne me croyez pas? Non? Mais le verdict du juge de la 26ème Chambre Révolutionnaire mentionne lune des accusations de Bahman comme suit:
« Propagation et diffusion dun poème issu de la Mythologie de Ferdowsi, le 12 juin 2009 avec incitation au désordre, face à notre situation (politique) actuelle» :
« Versez le sang pour atteindre vos souhaits, lavenir des dirigeants en sera compromis,
Certes, vous avez appris par létoile quelle a été notre sort
»
Le juge a ajouté: « En tant que journaliste, tu es condamné à 7 ans et 4 mois de prison ferme, et 34 coups de fouets. Il nest pas nécessaire de te répéter que lune des raisons de ta condamnation, est la diffusion et la propagation des vers de Hakim Abolghassem Ferdowsî ».
Jila Bani Yaghoob et son mari Bahaman Ahamadi Amoee ont été arrêtés le 20 juin 2009 avec une vingtaine dautres journalistes pendant les manifestations qui ont suivi la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence iranienne. Si elle a été libérée le 24 août, son mari a été, quant à lui, condamné à cinq ans de prison. Dans une lettre ouverte publiée sur le site de Reporters sans frontières, Jila promet à son mari de « transformer la peine en pouvoir/force » (http://fr.rsf.org/letter-to-my-imprisoned-spouse-11-09-2009,34443?var_mode=calcul).
بر یزید خون از پی خواسته شود روزگار مهان کاسته
همانا که آمد شما را خبر که ما را چه آمد ز اختر به سر
* Ferdowsi (940-1020), surnommé lHomère persan, il écrivit la plus grande épopée en langue persane intitulée Shâh Nâmeh (ou Livres des rois).Quelques vers de Ferdowsî:
C’est le livre des rois des anciens temps,
Évoqués dans des poèmes bien éloquents
Des héros braves, des rois renommés
Tous un par un, je les ai nommés
Tous ont disparu au passage du temps
Je les fais revivre grâce au persan
Tout monument se détruit souvent
A cause de l’averse, à cause du vent
J’érige un palais au poème persan
Qui ne se détruira ni par averse ni par vent
Je ne mourais jamais, je serai vivant
J’ai semé partout le poème persan
J’ai beaucoup souffert pendant trente ans
Pour faire revivre l’Iran grâce au persan