Radio-canada.ca, 3 aout – Le Parlement iranien a entériné mercredi la nomination du général Rostam Ghasemi au poste de ministre du Pétrole, suivant la recommandation du président Mahmoud Ahmadinejad.
Rostam Ghasemi est l’un des chefs des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime islamique, et le commandant en chef de la société de portefeuille Khatam Al-Anbya, qui détient 25 milliards de dollars de contrats dans l’industrie pétrolière et gazière.
Le général fait partie des personnalités soumises à des sanctions par les États-Unis, l’Union européenne et l’Australie pour leur implication dans les programmes nucléaire et balistique iraniens qui font l’objet de controverses.
Faisant référence à ces sanctions, le président du Parlement, Ali Larijani, a estimé que l’appui qu’ont témoigné au général Ghasemi 216 des 246 députés présents « montre que le Parlement ne se préoccupe pas de ce genre de choses ».
Ce vote illustre par ailleurs l’influence grandissante des Gardiens de la révolution dans la vie politique et économique du pays et semble aussi marquer une trêve dans le conflit qui oppose depuis des mois le président Ahmadinejad et le Parlement.
Avant d’être nommé, M. Ghasemi avait indiqué son intention d’élargir le rôle des Gardiens de la révolution et de Khatam Al-Anbya dans le développement de l’industrie pétrolière et gazière de l’Iran, qui rapporte 80 % de ses recettes en devises à la République islamique.
Khatam Al-Anbya et ses principales filiales sont sur la liste des institutions iraniennes qui font l’objet de sanctions de l’ONU.
Depuis des années, les grandes puissances soupçonnent l’Iran de tenter de développer secrètement l’arme nucléaire sous le couvert de programmes de recherche civils, ce que Téhéran a toujours nié.
En plus du général Ghasemi, trois membres importants du gouvernement iranien font l’objet de sanctions internationales liées au litige nucléaire : le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi, le ministre de la Défense Ahmad Vahidi, et le vice-président Fereydoun Abbassi-Davani, chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA).
De nature essentiellement financière, ces sanctions n’ont toutefois pas empêché jusqu’à présent les ministres ciblés de voyager à l’étranger.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/08/03/008-iran-general-ministre.shtml