AFP: L’Union européenne a étendu lundi ses sanctions contre l’Iran et le Bélarus en raison des violations des droits de l’Homme et de la répression des mouvements d’opposition dans ces deux pays, ont indiqué des sources diplomatiques à l’AFP.
Lors d’une réunion à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères des 27 Etats de l’UE ont décidé d’ajouter les noms de 29 Iraniens et 16 Bélarusses à des listes de personnes visées par des gels d’avoirs et interdictions de visa dans l’Union européenne, ont précisé ces sources.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a dénoncé le « bilan effroyable en matière de droits de l’Homme » de l’Iran, à son arrivée à la réunion.
En mars, l’UE avait déjà placé 32 personnes, dont des juges et des procureurs iraniens, sur la liste des personnes privées de visa et dont les avoirs sont gelés en raison des violations des droits de l’Homme en Iran.
L’Iran est également sous le coup de sanctions de l’UE en raison de son programme nucléaire controversé, dont la communauté internationale soupçonne qu’il a un volet militaire, ce que Téhéran dément, mais les sanctions adoptées lundi concernent « strictement la situation des droits de l’Homme sur place », selon un diplomate.
A l’encontre du Bélarus, l’UE a renouvelé ses sanctions et les a renforcées en sanctionnant 16 membres du régime du président Alexandre Loukachenko impliqués dans la répression de l’opposition à Minsk.
Parmi eux figurent quatre personnes soupçonnées d’implication dans l’affaire du défenseur de droits de l’homme Ales Beliatski, incarcéré depuis août pour fraude fiscale.
M. Beliatski, qui préside l’un des principaux mouvements de défense des droits de l’homme au Bélarus, Viasna, est aussi vice-président de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH).
Interpellé début août à Minsk puis inculpé de fraude fiscale à grande échelle, il risque de 3 à 7 ans de prison. Son interpellation était intervenue après la transmission aux autorités bélarusses par la Lituanie et la Pologne d’informations fiscales sur le militant, ce qui avait conduit Varsovie à présenter ses excuses.
Cette décision porte à près de 200 la liste des noms de personnes au Bélarus sous le coup de sanctions de l’UE. Fin septembre au dernier sommet à Varsovie du « Partenariat oriental », un forum créé en 2009 censé rapprocher les vingt-sept pays de l’Union européenne et six Etats de l’ex-URSS (Bélarus, Ukraine, Moldavie, Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan), Minsk avait pratiqué la politique de la chaise vide.
Le Bélarus n’avait guère apprécié les remontrances répétées qui lui ont été adressées par les Européens à Varsovie du fait de la répression accrue de l’opposition depuis l’élection présidentielle de décembre 2010.