Bruxelles, 18 octobre 2011 (AFP) – Les opposants iraniens, soutenus par des personnalités politiques belges, européennes et américaines, ont exhorté mardi la communauté internationale à faire pression sur l’Irak pour reporter la fermeture d’un camp abritant des milliers d’Iraniens considérés comme illégaux.
« Les États-Unis restent moralement responsables vis-à-vis des personnes à Achraf », a déclaré l’ancien candidat démocrate à la présidentielle Howard Dean, faisant référence au camp d’Achraf, où résident depuis ces trente dernières années 3400 opposants iraniens qui font actuellement face à l’expulsion d’ici la fin de l’année.
« Nous avons 74 jours jusqu’à la date butoir », a-t-il dit lors d’un rassemblement de centaines de personnes à Bruxelles. « Nous avons 74 jours jusqu’à ce que toutes les troupes américaines se retirent et qu’il ne reste plus de protection. »
Le camp, qui est devenu un problème international croissant, est sous les projecteurs depuis une attaque en avril dernier par les forces de sécurité irakiennes qui a fait 34 morts et des douzaines de blessés, déclenchant de vives condamnations. L’Irak veut sa fermeture d’ici le 31 décembre.
Il a été fondé par les Moudjahidine du Peuple d’Iran lorsque l’Irak et l’Iran étaient en guerre dans les années 1980. Plus tard, il a été mis sous le contrôle américain jusqu’en janvier 2009, lorsque les forces américaines ont transféré la sécurité du camp à l’Irak.
Les résidents du camp sont en cours d’évaluation individuelle par le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU après avoir demandé le statut de réfugié, afin de leur permettre de s’installer ailleurs, mais les craintes subsistent que la procédure ne puisse être achevée dans le temps imparti par Bagdad.
Maryam Rajavi, qui dirige le Conseil National de la Résistance d’Iran, exhorte à une action internationale rapide « pour annuler le délai répressif imposé par le gouvernement irakien. »
Le mois dernier, la chef de la politique étrangère de l’UE Catherine Ashton a nommé un conseiller pour aider à résoudre la question, et le responsable du groupe parlementaire européen pour l’Irak, l’eurodéputé Struan Stevenson, a déclaré que « l’ambassadeur De Ruyt devrait se rendre à Achraf au plus tôt ».