Le Parisien – V-I-C-T-O-I-R-E. Les lettres s’écrivent en gros sur des pancartes au siège du Conseil national de la Résistance Iranienne (CNRI) situé à Auvers-sur-Oise (Val d’Oise). Le week-end dernier, dans le petit village des Impressionistes où Van Gogh est mort et enterré, plus d’un millier de personnes se sont retrouvés pour célébrer le retrait par le département d’Etat américain de l’organisation de sa liste noire des organisations terroristes.
«La secrétaire d’Etat a décidé, en accord avec la loi, de retirer les Moudjahidine du peuple et leurs membres affiliés de la liste des organisations terroristes étrangères», a fait savoir Washington vendredi dans un communiqué. L’OMPI (l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran) est la composante principale du CNRI.
La secrétaire d’Etat Hillary Clinton avait annoncé la semaine dernière qu’elle allait procéder à cette radiation avant le 1er octobre. Une décision que la Cour d’appel de Washington lui avait ordonné au mois de juin dernier.
Blacklistés depuis 1997, les opposants iraniens espèrent désormais un changement de régime en Iran
Cela faisait ainsi quinze ans que l’OMPI figurait sur la liste noire américaine. « Une politique de complaisance afin d’obtenir de meilleures relations avec le régime en place. Le maintien de l’OMPI dans la liste du terrorisme était devenu un pilier de la politique étrangère des mollahs», explique-t-on du côté des opposants iraniens dont l’idéologie est basée sur «une interprétation démocratique et tolérante de l’Islam».
Selon leur dirigeante, Maryam Radjavi, cette décision «renverse l’équilibre politique en défaveur du régime des mollahs et bouleverse l’enjeu régional, international et intérieur en Iran.»
Opposée au régime de Mahmoud Ahmadinejad, Maryam Radjavi en a profité pour appeler «la communauté internationale à reconnaitre l’aspiration du peuple iranien à un changement de régime.»
«Nous voulons une république fondée sur le suffrage populaire et des élections libres», Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne
La présidente élue de la Résistance iranienne a enfin déclaré : «Nous voulons une république fondée sur le suffrage populaire et des élections libres, la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité entre les femmes et les hommes, l’abolition de la peine de mort, le pluralisme, le rétablissement des droits des minorités opprimées, l’égalité des chances, une justice indépendante et équitable, et un Iran non nucléaire. Et c’est pour cela que nous nous battons.»
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