VILLEPINTE, Seine-Saint-Denis (Reuters) – Des dizaines de milliers de partisans de l’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (Ompi), mouvement d’opposition au régime de Téhéran, se sont réunis samedi près de Paris pour dénoncer la « mascarade » de l’élection présidentielle en Iran.
L’élection d’Hassan Rohani, un religieux modéré, a été considérée comme un signe d’espoir par les Occidentaux, qui espèrent un changement de pied de Téhéran sur le nucléaire.
Mais Maryam Radjavi, qui dirige l’Ompi, un mouvement qui a figuré sur les listes d’organisations terroristes américaine et européenne avant d’en être rayé, a estimé qu’il s’agissait d’une dangereuse illusion.
« Cette mascarade n’a rien à voir avec une élection véritable ou libre », a-t-elle déclaré devant ses partisans réunis à Villepinte (Seine-Saint-Denis). « Tant que ce régime restera en place, rien ne changera. La seule solution est le renversement de ce régime clérical. »
Maryam Radjavi a rappelé qu’Hassan Rohani, élu dès la premier tour le 14 juin avec un peu plus de 50% des voix, était un rouage du régime et que les vrais réformateurs avaient été écartés.
« Rohani n’est pas un modéré. Il n’y a pas de modérés dans le régime des mollahs », a-t-elle dit.
Le fait que le régime, qui espérait faire élire un candidat conservateur, n’y soit pas parvenu, révèle toutefois qu’il est affaibli et que « son renversement est proche », a-t-elle ajouté, demandant aux Occidentaux de « l’écraser » avant qu’il ne « cible des gens dans le monde entier » avec des armes nucléaires.
L’Iran affirme que son programme nucléaire, que l’Ompi a révélé en 2002, est à visée exclusivement civile.
L’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien, qui affirme avoir réuni 100.000 personnes à Villepinte, avait invité de nombreuses personnalités à assister à ce rassemblement.
L’ancienne ministre UMP des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie et James Jones, l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Barack Obama, avaient répondu présent.
L’ancien directeur de la CIA Porter Goss a lui aussi estimé qu’Hassan Rohani n’était qu’une « marionnette des mollahs ».
Hortense de Roffignac, édité par Yves Clarisse et Henri-Pierre André