AFP, Washington, 19 mai – Les Etats-Unis ont déclaré jeudi que la barre devait être mise « très haut » pour s’assurer que l’Iran ne pourrait pas se procurer l’arme atomique sous couvert d’un programme civil, à l’approche de négociations critiques prévues mardi entre les Européens et Téhéran.
« La barre doit être placée très haut pour l’Iran » en matière de « garanties objectives » sur ses activités nucléaires, a déclaré le sous-secrétaire d’Etat chargé des Affaires politiques, Nicholas Burns, laissant comprendre que Washington était opposé à tout éventuel assouplissement.
M. Burns a souligné que Washington continuait de soutenir les efforts de la troïka européenne (« UE-3 », France, Allemagne, Grande-Bretagne), qui prévoit d’avoir mardi à Bruxelles une nouvelle réunion critique de négociations avec Téhéran sur ce sujet.
« Nous soutenons le processus suivi par l’UE-3 » qui « mérite notre considération pour ses efforts pour résoudre le défi nucléaire iranien par une diplomatie patiente et basée sur des principes », a déclaré le « numéro trois » de la diplomatie américaine, qui s’exprimait devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.
M. Burns a toutefois reconnu que de nombreux membres de l’administration américaine avaient été initialement « sceptiques » face aux efforts des Européens, et a rappelé que le soutien américain avait été décidé après avoir obtenu des promesses de fermeté de la part de Paris, Berlin et Londres.
Il a également rappelé les exigences de Washington. Téhéran doit « maintenir la suspension de toutes ses activités liées au nucléaire, et négocier de bonne foi la cessation et le démantèlement effectifs de toutes les activités sensibles du cycle de combustible nucléaire », a-t-il dit.
Le responsable américain s’est aussi montré très réservé sur l’attitude de l’Iran. « Malheureusement, nous ne voyons pas de signe d’une décision stratégique d’abandonner les efforts d’armement nucléaire » et « nous restons profondément sceptiques face aux intentions de l’Iran », a-t-il dit.
Il a également rappelé la menace de traduire l’Iran devant le Conseil de sécurité de l’Onu, en cas d’échec des démarches européennes.
Un des principaux négociateurs iraniens, Hossein Moussavian, a déclaré jeudi à l’AFP que la décision de reprendre certaines activités nucléaires sensibles était « irréversible », malgré la menace de saisine du Conseil de sécurité.
M. Moussavian a également laissé planer un doute sur la rencontre qui pourrait avoir lieu mardi à Bruxelles entre les ministres allemand, français et britannique des Affaires étrangères et le dirigeant iranien en charge du nucléaire, Hassan Rohani.
Cette réunion « n’est pas encore certaine », a-t-il mis en garde, en affirmant que les experts des deux bords devaient au préalable s’entendre « sur les bases d’un accord acceptable ».
Nucléaire: Washington veut que la barre soit placée « très haut » pour l’Iran
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