Washington Post – De Claudia Deane – Sept Américains sur 10 seraient en faveur de sanctions économiques internationales afin dempêcher lIran de développer des armes nucléaires, mais pour ce qui est dengager une action militaire contre Téhéran, les Américains sont beaucoup plus hésitants, selon le dernier sondage Washington Post-ABC News.
Face à léchec de la campagne internationale visant à persuader le régime islamiste dabandonner sa technologie nucléaire sensible, environ 42 pourcent des Américains se sont prononcés en faveur dun bombardement des sites de développement nucléaire de lIran, alors que 54 pourcent se sont dits contre.
Tandis que lAgence Internationale de lÉnergie Atomique se prépare à aborder le problème du programme nucléaire iranien lors dune réunion extraordinaire jeudi à Vienne, le sondage Post-ABC News montre que le public considère lIran avec une inquiétude et prudence.
Une large majorité du public pense que lIran constitue une menace, même indirecte, pour les États-Unis, selon un récent sondage de Gallup. En outre, une enquête menée par Fox News suggère que le public voit les déclarations officielles de lIran sur son programme de recherche nucléaire avec un grand scepticisme : huit personnes interrogées sur 10 pensent que le pays projette dutiliser lenrichissement duranium dans un but militaire et non pacifique.
« Même avant le 11 septembre, lorsque lon demandait aux gens quels étaient les principes fondamentaux en matière de politique étrangère, un des premiers était toujours de stopper la prolifération des armes nucléaires », a déclaré John Mueller, expert sur la guerre et lopinion publique à lUniversité dÉtat de lOhio, au sujet de cette réponse déterminée du public.
Bien que les décisions sur lIran soient forcément influencées par le conflit actuel en Irak, au moins un sondage montre que beaucoup dAméricains considèrent la reprise du programme nucléaire en lIran comme la menace la plus sérieuse. Environ la moitié des personnes interrogées par Fox News (47 pourcent) affirment que lIran est plus une menace aujourdhui que ne létait lIrak avant linvasion américaine. De plus, 19 pourcent voient les deux situations comme des dangers équivalents, alors que 25 pourcent pensent que lIran représente une menace moins grande.
Lopinion américaine « a un long passé dhostilité avec lIran », explique Mueller, en particulier en référence à la crise des otages qui a marqué la fin du mandat présidentiel de Jimmy Carter.
Les enquêtes donnent différents résultats concernant le soutien à une réponse militaire à lattitude de lIran, dus au moins en partie à la façon dont la situation actuelle a été décrite dans la question du sondage. La semaine dernière, un sondage Los Angeles Times-Bloomberg demandait si le public soutiendrait une action militaire dans le cas où « lIran continuait de produire des éléments pouvant être utilisés dans le développement darmes nucléaires ». Dans cette enquête, 57 pourcent des sondés se sont dits en faveur dune réponse militaire.
Ladministration Bush a affirmé quune action militaire nétait pas une option à lheure actuelle, mais des membres du Congrès comme le sénateur John McCain (Républicain dArizona) ont affirmé que la possibilité dune frappe militaire devait demeurer à lordre du jour.