Associated Press, Vienne, Autriche De GEORGE JAHN LIran a demandé à lAgence Internationale de l’Énergie Atomique de retirer ses caméras de surveillance et les scellés de lagence de ses sites et de son équipement nucléaire avant la fin de la semaine prochaine, a déclaré lundi lagence de surveillance nucléaire de lONU.
Les requêtes de lIran surviennent deux jours après que lAIEA ait envoyé Téhéran devant le Conseil de Sécurité en raison de son programme atomique controversé. Le conseil a le pouvoir dimposer des sanctions économiques et politiques.
Dans un rapport confidentiel aux 35 membres du conseil de lAgence Internationale de l’Énergie Atomique, le directeur de lagence Mohamed ElBaradei a également annoncé une forte réduction du nombre et des différents types dinspections que les experts de lAIEA seront autorisés à pratiquer en Iran. Celle-ci prend effet immédiatement.
Le rapport était daté de lundi et a été transmis à The Associated Press.
Ces mesures étaient attendues. Les dirigeants iraniens avaient averti à plusieurs reprises quils arrêteraient dappliquer le « Protocole additionnel » du Traité de Non-prolifération, accord donnant aux inspecteurs de lAIEA une plus grande autorité dans leurs inspections, si le conseil de lAIEA renvoyait leur pays devant le Conseil de Sécurité.
Un diplomate proche de lAIEA basée à Vienne a confié à AP que lIran avait mis à exécution une autre menace : fixer officiellement une date pour la reprise du travail à grande échelle sur son programme denrichissement duranium, pouvant servir de combustible ou de composant central des têtes nucléaires.
Le diplomate, qui sest confié à AP sous couvert de lanonymat en raison du caractère confidentiel de laffaire, a refusé de divulguer la date fixée par Ali Larijani, le négociateur nucléaire en chef iranien, dans une lettre quElBaradei a reçue lundi.
Dans son court rapport, ElBaradei cite E. Khalilipour, vice-président de lOrganisation de lÉnergie Atomique dIran : « A compter de la date de cette lettre, toutes mesures suspendues volontairement et non obligatoires légalement dont les provisions du Protocole additionnel et même au-delà de celui-ci seront suspendues ».
Demandant à lagence de réduire fortement le nombre dinspecteurs en Iran, Khalilipour a ajouté : « Toutes les mesures de contrôle et de surveillance qui étaient en place et qui allaient au-delà des mesures normales de sauvegarde de lAgence devront être retirées avant mi-février 2006 ».
Plus tôt, le ministre des Affaires Étrangères russe a mis en garde contre les menaces iraniennes au sujet de son programme nucléaire après que le secrétaire à la Défense Donald H. Rumsfeld ait confié à un journaliste allemand que toutes les options, y compris une réponse militaire, restaient à lordre du jour.
Le ministre des Affaires Étrangères Sergey Lavrov a recommandé que les négociations avec Téhéran se poursuivent, puis a ajouté : « Je pense quen létat actuel des choses, il est important dessayer de deviner ce quil va se passer et, chose encore plus importante, de ne pas proférer de menace ».
Lavrov a affirmé que lusage de la force nétait possible que si les Nations Unies y consentaient.
Le quotidien allemand Handelsblatt a demandé à Rumsfeld dans une interview si toutes les options, y compris loption militaire, étaient à lordre du jour concernant lIran.
« Cest exact », a répondu Rumsfeld, dans lédition imprimée de lundi de Handelsblatt.
En Norvège, le ministre des Affaires Étrangères chinois recommande une poursuite des efforts diplomatiques pour résoudre le conflit.
« Une solution diplomatique est dans lintérêt général », a affirmé Li Zhaoxing pendant sa visite officielle. « Nous essayons toujours de convaincre nos collègues iraniens de choisir la négociation. »
Cependant, Li a prévenu que le temps « pressait déjà » pour que nos efforts parviennent à résoudre le conflit avant que le Conseil de Sécurité intervienne.
Li a refusé de dire si la Chine soutiendrait une mesure de sanctions contre lIran.