AFP, Paris – Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a estimé mercredi que « la crise de confiance » avec l’Iran sur son programme nucléaire « demeure entière », estimant que « le moment est venu » de saisir le Conseil de sécurité de l’Onu sur ce dossier.
« La crise de confiance dans la nature et les objectifs du programme iranien demeure entière », a déclaré le chef de la diplomatie française dans un communiqué.
M. Douste-Blazy a regretté « qu’un accord n’ait pu être trouvé » lors d’une réunion mercredi à Vienne du conseil des gouverneurs l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
« Une nouvelle fois, l’Iran n’a pas saisi la main que les Européens et leurs principaux partenaires, notamment la Russie, lui ont tendue », a poursuivi le ministre.
« Le moment est venu maintenant – comme nous l’avons décidé, avec mes collègues européens, ainsi qu’avec les Américains, les Russes et les Chinois, à Londres en janvier dernier – pour que le conseil de sécurité des Nations unies joue tout son rôle et vienne appuyer l’action de l’AIEA », a-t-il ajouté.
« Personne ne conteste que l’Iran, comme tous les Etats, a un droit légitime à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques », souligne-t-il, tout en ajoutant qu' »il doit pour cela respecter ses obligations internationales et accomplir les gestes nécessaires pour reconstruire la confiance ».
Paris continue de réclamer à cette fin une « suspension complète » des activités iraniennes liées à l’enrichissement et au retraitement de l’uranium, « y compris la recherche et le développement ».
M. Douste-Blazy assure que la France « assumera ses responsabilités au Conseil de sécurité », où elle dispose d’un siège permanent, « dans le souci de préserver l’unité de la communauté internationale, mais aussi avec la volonté de rester ferme face à tous les risques de prolifération ».
Il se déclare « convaincu que des solutions existent dès lors qu’un dialogue sincère et honnête s’instaure » et ajoute que la France « s’y emploiera au cours des prochains jours pour faire prévaloir la voie de la raison et de la paix ».
La France fait partie, avec la Grande-Bretagne et l’Allemagne, du groupe informel « UE-3 » engagé dans des discussions avec l’Iran pour obtenir des garanties que son programme nucléaire, officiellement à vocation civile, ne cache pas des ambitions militaires.