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Les puissances du Conseil de Sécurité réfléchissent sur une stratégie vis-à-vis de l’Iran

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Reuters, ONU, 9 mars – De Evelyn Leopold – Le conflit provoqué par le programme nucléaire de l’Iran a été déféré mercredi devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, dont les cinq membres permanents se sont rencontrés pour la première fois pour réfléchir sur un plan d’action contre les ambitions nucléaires de l’Iran.

La plupart des diplomates sont d’accord pour que le conseil composé de 15 nations délivre une déclaration exigeant que l’Iran se soumette aux résolutions prises par le conseil des 35 membres de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique.

Mais le contenu de la déclaration fait encore l’objet de débats et les cinq nations ayant un pouvoir de veto (les États-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne et la France) ont l’intention de se rencontrer de nouveau vendredi avant que le dossier ne soit renvoyé au conseil réuni au complet la semaine prochaine.

A Vienne, le conseil de l’AIEA a achevé sa réunion sur le programme nucléaire de l’Iran, ouvrant la voie pour une action du Conseil de Sécurité. Le directeur de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, a envoyé aux membres du conseil un rapport daté du 27 février sur l’Iran.

Mais la Russie semble s’opposer à des mesures fermes du conseil. Le ministre des Affaires Étrangères Sergei Lavrov a déclaré que des sanctions contre l’Iran seraient inefficaces et que l’action militaire n’était pas une solution.
« Je ne crois pas que résoudre une crise par des sanctions ait jamais eu l’effet escompté dans l’histoire récente », a affirmé Lavrov à la presse après son entrevue avec le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan.
La Russie est généralement opposée à l’intervention du Conseil de Sécurité pour sanctionner l’Iran. « Nous devrions tous faire notre possible pour trouver une solution qui ne mettrait pas en danger la possibilité pour l’AIEA de continuer son travail en Iran, tout en, bien entendu, s’assurant qu’il n’y a aucun danger pour le régime de non-prolifération », a déclaré Lavrov.

A Pékin, le ministre des Affaires Étrangères chinois, Li Zhaoxing, a appelé à de nouvelles négociations : « Il est encore temps de coopérer » et « nous soutenons l’engagement de l’Union Européenne et de la Russie avec l’Iran ». La Chine se dit opposée à des sanctions.

La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, les négociateurs européens avec l’Iran, s’accordent sur le fait que la diplomatie n’est pas terminée. Mais dans une déclaration à Vienne, ils ont bien fait comprendre que le manque de coopération de la part de l’Iran avec l’AIEA « avait rendu une action du Conseil de Sécurité inévitable ».

LES PROPOSITIONS DE LA GRANDE-BRETAGNE

La Grande-Bretagne a suggéré que le conseil demande que l’AIEA lui remette un rapport dans un délai de 14 jours sur les progrès réalisés ou non par l’Iran vis-à-vis de ses exigences, ont rapporté des diplomates ayant désiré rester anonymes.

Une des exigences de l’AIEA est la suspension de toutes les activités liées à l’enrichissement de l’uranium en Iran, activités qui pourraient selon les nations occidentales être une couverture pour le développement d’armes nucléaires.

Mais Andrei Denisov, ambassadeur russe auprès de l’ONU, a affirmé que 14 jours étaient un délai trop court et que « l’AIEA ne devait pas perdre le contrôle » du différend.

A New York, l’ambassadeur de la Grande-Bretagne auprès de l’ONU, Emyr Jones Parry, n’a voulu communiquer aucune information et a déclaré que son pays et la France désiraient « une démarche progressive ».

L’ambassadeur français aux Nations Unies, Jean-Marc de la Sablière, a affirmé que le conseil suivrait « une démarche graduelle » qui serait « réversible si l’Iran décidait de revenir à une suspension ».

L’ambassadeur américain, John Bolton, qui préside le meeting, a déclaré à la presse : « Nous avons discuté du rôle et de la réaction du Conseil de Sécurité face à la violation continue de l’Iran du Traité de Non-prolifération (nucléaire) ».

« La nécessité que l’Iran cesse ses activités d’enrichissement est la condition constituant le cœur de notre position depuis que je travaille sur ce sujet. Et d’après moi, ce qui vient ensuite est le mot ‘point’ », a dit Bolton.

A Washington, le sous-secrétaire d’État Nicholas Burns a déclaré à une commission du congrès que les États-Unis désiraient que le Conseil de Sécurité condamne l’Iran, ainsi que des sanctions si Téhéran n’obtempérait pas.

Il a également indiqué que si l’action du Conseil de Sécurité venait à échouer, les États-Unis chercheraient une autre solution ailleurs.

« Il en va de la responsabilité de nos alliés dans le monde, et des pays intéressés, de montrer qu’ils ont l’intention d’agir dans le cas où les paroles ou les résolutions des Nations Unies ne suffisaient pas », a déclaré Burns.

La réaction à Vienne a été sévère et reproche aux États-Unis son insistance pour une action du Conseil de Sécurité.

« Les États-Unis ont peut-être le pouvoir de faire du mal et de causer la souffrance », a confié Javad Vaeedi, haut négociateur nucléaire iranien, aux journalistes, « mais ils sont eux aussi exposés au mal et à la souffrance ».

« Donc si les États-Unis veulent poursuivre sur cette voie, qu’il en soit ainsi », a-t-il dit.

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