Times Online, 22 mars – Intégralité de la lettre divulguée à la presse – John Sawers, haut diplomate britannique, a exposé les grandes lignes de sa stratégie pour gagner le soutien de la Russie et de la Chine pour une action plus sévère contre lIran dans une lettre confidentielle datée du 16 mars. Elle était adressée à ses homologues en France, en Allemagne et aux Etats-Unis :
« Stanislas de Laboulaye, Michael Schaefer, Nick Burns, Robert Cooper.
Nick, Michael et moi-même avons eu une discussion hier sur la façon daborder la réunion des 3E+3 lundi à New York. Nous avons décidé que nous devions partager le même avis concernant ce qui se passerait au Conseil de Sécurité après la période spécifiée par la Déclaration du président proposée. Jai accepté de faire circuler ci-joint un court exposé que nous pourrions utiliser comme les grandes lignes dune intervention avec les Russes et les Chinois.
Il est implicitement admis dans ce communiqué que nous nallons pas amener les Russes et les Chinois à accepter des sanctions importantes dans les mois à venir, certainement pas sans de plus amples efforts pour que les Iraniens changent davis.
Kislyak pourrait avancer que ces efforts diplomatiques devraient débuter directement après ladoption dune Déclaration présidentielle. Selon nous, une déclaration présidentielle adressée aux Iraniens ne sera pas suffisante et ils doivent savoir que des mesures plus sérieuses sont susceptibles dêtre prises. Ce qui implique dagir en vertu du Chapitre VII pour ce qui est du dossier iranien. Nous devrons aussi probablement rejeter un des arguments des Iraniens selon lequel la suspension demandée est « volontaire ». Nous devrions faire les deux en faisant de la suspension volontaire une condition obligatoire du Conseil de Sécurité dans une résolution que nous voudrions voir adoptée début mai, selon moi.
En échange du consentement des Russes et des Chinois, nous voudrions ensuite mettre au point un train de mesures pouvant être présenté aux Iraniens comme une nouvelle offre. Idéalement, celui-ci aurait le soutien de la Russie, de la Chine et des Etats-Unis ainsi que des 3E, bien que Nick veuille étudier sa portée sil était présenté de cette façon. Nous pensons que tout ceci devrait être mis au point pour juin et loccasion évidente pour cela serait le meeting des ministres des Affaires Etrangères du G8. Durant la période avant le Sommet du G8, notre influence sur la Russie devra être à son maximum et nous devrons agir en conséquence.
En plus dapprouver une nouvelle proposition, nous voulons également que la Russie et la Chine sengagent à donner leur aval pour dautres mesures décidées par le Conseil de Sécurité dans le cas où les Iraniens ne sengageaient pas de manière positive. Ceci constituerait lEtape 4. Nous ne voudrions pas à ce stade être explicite sur la situation à ce moment-là ; des négociations extensives devront avoir lieu à ce sujet en mai/juin.
Je ne sais pas de quelle façon nous aurons progressé dici lundi. Le projet de réunion des ministres des 3E+3 à Berlin le 30 mars donnerait à Kislyak dix jours pour essayer dimposer ceci. Je pense quune réunion à un niveau ministériel sera nécessaire afin de parvenir à un accord sur ce type dapproche, ainsi que sur une résolution du Chapitre VII.
Nous avons demandé lorganisation dune conférence entre nous cinq vendredi après-midi. Puis-je suggérer que celle-ci ait lieu à 15h30 GMT ? Nous devrons être circonspects à légard dune position ouverte, mais comme nous navons pas lintention de remettre ce communiqué aux Russes et aux Chinois, je ne crois pas que nous ayons besoin décrire tous les détails. Ce dont nous avons besoin, cest dun accord sur les bases.
Je vous verrai donc tous lundi à New York. »