AP, Téhéran, 2 juillet par Ali Akbar Dareini Le chef iranien des négociations et celui de la diplomatie de l’Union européenne évoqueront mercredi les « ambiguïtés » de l’offre occidentale de coopération nucléaire civile, économique et politique présentée à Téhéran pour le convaincre de suspendre ses activités nucléaires suspectes, a affirmé un responsable iranien dimanche.
Les Six (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies -France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Russie et Chine plus l’Allemagne – pressent l’Iran de donner « une réponse rapide et constructive », comme l’a dit Paris, au « paquet » qu’ils lui ont soumis le 6 juin, mais le régime islamique veut prendre son temps. Le président Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que ce serait pour la mi-août.
En attendant, le négociateur iranien Ali Laridjani et le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union européenne (PESC), Javier Solana, se retrouveront mercredi, « probablement dans un pays européen », selon Hamid Reza Assefi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Les deux hommes « sont en contact quotidien », a-t-il ajouté.
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi, a pour sa part estimé mercredi que « le sens d’une telle rencontre serait d’obtenir une réponse de la part des Iraniens ».
Mais M. Assefi a appelé les Six à la patience. « Ils devraient laisser nos experts étudier (…) Nous sommes très sérieux dans notre étude. Diverses commissions étudient les propositions chaque jour », a-t-il assuré. Et, répondant à Washington qui accuse Téhéran de traîner les pieds, il a ajouté qu »‘il n’y (avait) aucune raison de gagner du temps. Il y a des ambiguïtés qui doivent être levées ».
« Nous ne voyons pas très bien, à vrai dire, pourquoi l’Iran ne pourrait pas nous donner sa réponse assez rapidement », déclarait de son côté Jean-Baptiste Mattéi, soulignant que certes « cette offre est une offre assez complète, mais l’Iran a eu un certain temps pour l’examiner et pour se prononcer ».
Le détail de l’offre des Six n’a pas été rendu public mais l’on tient de sources diplomatiques qu’elle propose des concessions significatives en échange d’un moratoire de longue durée sur les activités iraniennes liées à l’enrichissement d’uranium, soupçonnées d’avoir un but militaire et non civil. Si Téhéran refuse les négociations, la menace de sanctions de l’ONU est implicite, la communauté internationale ayant perdu confiance dans le discours iranien.
Les Etats-Unis accepteraient notamment de fournir des technologies nucléaires civiles à l’Iran, de lever certaines sanctions économiques et de participer directement aux négociations conduites par la « troïka » européenne (France, Allemagne et Grande-Bretagne -l’UE3).
L’Iran exclut de renoncer à son droit à l’enrichissement de l’uranium mais a laissé entendre qu’il pourrait temporairement suspendre ses activités à grande échelle pour faire baisser la tension.