Washington Post, 11 juillet De Robin Wright (extraits) Le retard de lIran étant considéré comme un test, les USA sont prêts à faire pression sur lONU pour que Téhéran soit pénalisé.
Ladministration Bush est prête à faire pression sur le Conseil de Sécurité de lONU pour entamer le processus dimposition dune action punitive contre lIran, après certaines allusions pendant le week-end laissant penser que Téhéran ne donnerait pas de réponse affirmative ou négative directe aujourdhui à loffre soutenue par les Etats-Unis visant à empêcher lIran de développer larme nucléaire, ont déclaré hier des hauts responsables américains et européens.
Le chef de la politique étrangère de lUnion Européenne, Javier Solana, doit normalement rencontrer le négociateur iranien Ali Larijani aujourdhui à Bruxelles afin dobtenir une réponse, réunion qui a déjà été reportée dune semaine. Mais pendant le week-end, le ministre des Affaires étrangères iranien, Manouchehr Mottaki, a affirmé que Solana navait pas éclairci ce que les dirigeants iraniens qualifient dambiguïtés dans le plan.
Par ailleurs, lambassadeur iranien en Suisse, a déclaré que lIran ne serait pas prêt à fournir de réponse avant le mois daoût. Dans une conversation téléphonique, un haut fonctionnaire iranien à Téhéran a affirmé hier que le régime avait été transparent à propos de ses préoccupations.
Les USA et certains pays membres du Conseil de Sécurité en ont déduit que lIran avait décidé de tester la détermination américaine et la solidarité et la coopération du Conseil de Sécurité, selon des hauts responsables américains et européens.
La secrétaire dEtat américaine Condoleezza Rice doit partir aujourdhui pour des pourparlers sur lIran qui auront lieu demain à Paris avec les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité et lAllemagne avant le sommet du Group des Huit nations industrialisées qui se tiendra plus tard cette semaine. LIran insistant sur le fait quil a besoin de plus de temps, Rice devrait recommander à la Grande-Bretagne, la France la Russie, la Chine et lAllemagne dentamer le processus du bâton dans le cadre de la stratégie de la carotte et du bâton, selon ces mêmes hauts responsables.
Rive a mis en garde lIran hier des conséquences de ce retard. « Nous espérons que les Iraniens choisiront la voie qui leur est ouverte vers la coopération, mais évidemment, nous pouvons toujours retourner à lautre voie si besoin est. Et cette voie est bien sûr la voie du Conseil de Sécurité », a-t-elle dit lors dune conférence de presse aux côtés de la nouvelle ministre des Affaires étrangères britannique, Margaret Beckett. « Maintenant, nous espérons vraiment obtenir une réponse consistante, mais cest quelques chose que nous allons examiner et étudier lorsque nous allons nous rencontrer à Paris. »
Le calendrier est fondamental. Ladministration Bush désire une réponse avant le sommet du G8 en Russie, tandis que Moscou souhaite un esprit de coopération afin de produire un résultat positif sur un grand nombre de points. La Russie et la Chine sont les plus grands opposants à limposition dune action punitive contre lIran. Après le meeting du G8, la Russie pourrait ne pas être aussi coopérative pour ce qui est de faire pression sur lIran ou denvisager une action ferme dans le cas où il se dérobait, selon les hauts fonctionnaires européens.