The Washington Post, 12 juillet Editorial Il y a deux mois, la Russie et la Chine ont fait barrage à une action des Nations Unies contre le programme nucléaire de lIran. Par égards pour les inquiétudes russes et chinoises, les Etats-Unis et lUnion Européenne ont accepté de donner une autre chance à la diplomatie, même si lIran avait refoulé une proposition antérieure de négociation.
Hier, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, a rejeté une fois de plus lidée de négociation. « La nation iranienne ne reculera pas dun iota sur son chemin vers la réalisation de tous ses droits, y compris la totalité de ses droits nucléaires », a-t-il déclaré, alors que son haut diplomate nucléaire se détourne du paquet européen de carottes politiques et économiques qui incluent laccès à la technologie nucléaire civile.
Pour la Chine et encore plus pour la Russie, cest le moment de vérité. Les deux pays sont en train dapprécier la valeur de leur siège au haut organisme mondial : ils sont tous deux membres permanents du Conseil de Sécurité de lONU et ce week-end, la Russie va accueillir le sommet du Groupe des Huit réunissant les chefs dEtat des pays les plus riches du monde. Mais cette position de leadership mondial entraîne la responsabilité de se débattre sérieusement avec les problèmes mondiaux, dont lun des plus urgents est la prolifération nucléaire. Si lIran nest pas prêt à suspendre son programme nucléaire en échange de carottes économiques et politiques, alors il risque le bâton et donc des sanctions de lONU.
LIran a reçu la dernière offre européenne il y a cinq semaines et a été fortement incité à laccepter avant le sommet du G8 de ce week-end. En refusant hier de suivre cette instruction, lIran a évoqué des ambiguïtés dans loffre et sest plaint de labsence de garanties. Mais aucune de ces excuses nest persuasive. Sil y avait des ambiguïtés dans le texte, lIran aurait cherché à obtenir des clarifications le mois passé ou pendant la session de négociations qui a duré quatre heures hier avec le chef de la politique étrangère de lUnion Européenne, Javier Solana. Quant aux garanties, il est prévu que le paquet européen soit approuvé par une résolution du Conseil de Sécurité et que son application soit supervisée par lAgence internationale de lEnergie atomique.
Les excuses avancées par lIran nont pour unique objectif de gagner du temps dans son programme denrichissement duranium. La Chine et la Russie doivent désormais décider de tolérer ou non ces faux-fuyants plus longtemps. Puisque la Russie accueille le sommet du G8 à St Pétersbourg ce week-end, le président Vladimir Poutine va-t-il contribuer à la résolution de la crise nucléaire iranienne ? Ou va-t-il à la place prolonger celle-ci ?