The Times, 7 août De Richard Beeston, rédacteur diplomatique LIran a rejeté hier une demande des Nations Unies de suspendre ses activités denrichissement duranium, affirmant à la place quil avait lintention de développer son programme nucléaire controversé. Il a menacé loccident de bloquer les exportations de pétrole vers loccident si des sanctions lui étaient imposées.
Dans une brusque réponse à linquiétude internationale sur les ambitions nucléaires de lIran, Ali Laridjani, négociateur nucléaire en chef, a dit que Téhéran était prêt à affronter les puissances mondiales quand le dossier sera aux mains du Conseil de Sécurité ce mois-ci.
Nous développerons la technologie nucléaire selon nos besoins et nous étendrons toute la technologie nucléaire de lIran, y compris les cascades (de centrifugeuses), a-t-il dit à Téhéran.
Cette annonce na pas été considérée comme un simple éclat de rhétorique de la part de Téhéran, mais comme le préambule dune réponse formelle à loccident qui sera délivrée dans sa totalité le 22 août.
En juin, les Iraniens se sont vu offrir un paquet de mesures incitatives sils acceptaient de suspendre lenrichissement duranium, le processus utilisé pour faire du carburant nucléaire pour les centrales atomiques, mais qui peut aussi être détourné en uranium hautement enrichi pour une bombe atomique.
Les Iraniens nont pas répondu à loffre et le 31 juillet, le Conseil de Sécurité de lONU a adopté une résolution demandant que lIran cesse ses activités denrichissement avant la fin du mois ou il devra subir des sanctions.
M. Larijani a dit hier que lIran avait le droit en vertu du TNP délaborer un programme nucléaire civil. Il a dit que lIran cherchait à étendre ses opérations dans les installations sous haute surveillance de Natanz dans le centre de lIran, où les autorités espèrent avoir 3 000 centrifugeuses en état de fonctionner avant la fin de lannée.
M. Larijani a également averti que lIran userait de représailles si on lui imposait des sanctions. Nous réagirons dune manière qui sera douloureuse pour eux. Ils ne doivent pas penser quils peuvent nous blesser et que nous resterons sans réagir. »
Nous ne voulons pas avoir recours à larme du pétrole. Ne nous forcez pas à faire quelque chose qui va faire trembler de froid les populations. Nous ne le voulons pas, a-t-il dit.
Les experts sont divisés pour savoir si lIran mettrait en oeuvre ses menaces de bloquer les ventes de pétrole. La querelle avec lIran est déjà responsable des records que battent les prix du brut.
LIran étant le quatrième plus gros exportateur de lOPEP, un blocage des ventes de pétroles pourrait pousser les prix encore plus haut et déclencher une crise de lénergie.
Mais lIran aussi en souffrirait grandement.
Le pétrole représente 80% des revenus des exportations du pays et léconomie locale seffondrerait si les exportations de brut cessaient indéfiniment.
Par le passé, lIran a intelligemment réussi à diviser les membres permanents du Conseil de Sécurité de lONU, utilisant la Chine et la Russie, qui a de grands intérêts commerciaux en Iran et qui construit la principale centrale nucléaire de Bouchehr, pour éviter les sanctions.
Le climat international sest durci, cependant, en partie à cause du soutien de lIran au Hezbollah dans sa guerre contre Israël.
Des sanctions éventuelles contre lIran pourraient être une interdiction sur toutes les ventes déquipements nucléaires, un embargo en armes et dautres mesures visant à isoler le régime et à le punir.
Les préoccupations sur les ambitions nucléaires de lIran se sont aggravées depuis quun rapport de lONU le mois dernier a affirmé quune cargaison illégale duranium a été interceptée en Tanzanie en octobre en provenance du Congo à destination dun port iranien.
M. Larijani hier a démenti ces allégations, insistant sur le fait que lIran avait ses propres mines duranium et que cette information entrait dans le cadre de la guerre psychologique américaine contre lIran.