The Washington Times, 7 août De Rowan Scarborough Lattaque du Hezbollah le 12 juillet contre Israël est considérée par ladministration Bush comme une tentative de briser lunité avec laquelle loccident porte toute son attention sur lIran pour quil cesse denrichir de luranium à usage militaire.
Le Hezbollah, qui est financé et entraîné par les gardiens de la révolution iraniens, a frappé le jour même où les six puissances les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de lOnu, plus lAllemagne se rencontraient à Paris pour discuter des mesures à prendre après que lIran ait refusé de suspendre son programme denrichissement. Cest survenu plusieurs jours avant le sommet du G8 en Russie, au cours duquel le président Bush a insisté pour une attitude plus dure contre le régime militant de lIran qui a menacé de détruire Israël.
« Cétait pour détourner lattention du programme nucléaire de lIran, a répondu un haut responsable gouvernemental, à la question de savoir pourquoi les forces du Hezbollah basée au Liban avaient choisi cette date pour lancer une attaque en Israël tuant trois soldats israéliens et en kidnappant deux autres. Interrogé pour savoir comment les Etats-Unis le savaient, le responsable a décliné tout commentaire.
Un second responsable a également dit que lattaque semblait être une tentative de briser lalliance européenne avec les USA de bloquer lIran. Lautorité a ajouté quil ny avait pas de preuve concrète que lIran ait spécifiquement déclenché lattaque.
Une autorité américaine des renseignements, qui a demandé à conserver lanonymat, a dit quon ne savait pas exactement pourquoi le Hezbollah avait choisi ce moment pour cet acte provocateur. Selon ce responsable, il pourrait sagir dune tentative pour échanger des combattants du Hezbollah détenus par Israël en échange des deux soldats israéliens. Le responsable a refusé de discuter sur lIran.
Le négociateur nucléaire en chef de lIran, Ali Laridjani, un ancien commandant ultra des gardiens de la révolution, est désormais le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale.
M. Larijani a rencontré le 11 juillet en Europe Javier Solana, le représentant de la politique étrangère de lUnion européenne. M. Larijani a rejeté loffre européenne dincitation à cesser lenrichissement.
Le jour suivant, M. Larijani apparaissait à Damas à la télévision syrienne dans une rencontre avec le président Bashar Assad, un autre soutien du Hezbollah. Son régime permet la traversée de cargaisons darmes et de missiles iraniens de son territoire vers le sud Liban.
La stratégie Iran-Syrie-Hezbollah ne semble pas fonctionner, affirme les autorités gouvernementales.
Dabord, le Conseil de Sécurité de lONU a exprimé lundi dernier dans son vote sa grave préoccupation » en disant que lIran avait jusquau 31 août pour cesser lenrichissement ou il devrait affronter des sanctions.
Deuxièmement, les autorités de Bush disent que le Hezbollah a sous-estimé la réponse dIsraël. Plutôt que des représailles, Israël a lancé immédiatement une guerre totale contre le Hezbollah. Utilisant des avions de combat américains avancés et des munitions de précision, il a lancé sans répit des attaques contre les centres de commandement du Hezbollah, ses maisons, ses réseaux de communication, la télévision Al-Manar et ses caches darmes. Sur le terrain, les Israéliens affirment avoir nettoyé plus de 20 villages du sud Liban des combattants du Hezbollah.
Lofficier de renseignement américain estime que le Hezbollah « a mal calculé et na pas anticipé les événements quil allait provoquer ».
Les autorités de ladministration Bush ont dit que le Hezbollah ne pourra jamais se rétablir dans le sud Liban, où il avait fait de ce terrain montagneux un réseau de centres de commandement, de garnisons et de caches darmes pour y tirer ses 13.000 roquettes sur les centres de population israéliens.
Le Hezbollah est sur la liste des cibles des Etats-Unis depuis les attaques du 11 septembre dAl-Qaïda. Bien quil ne soit pas directement lié à Al Qaïda qui est sunnite, le Hezbollah chiite libanais a attaqué et tué des Américains, juré la destruction dIsraël et prôné linstauration dune théocratie de style iranien à Beyrouth.
Aujourdhui, Israël fait quelque chose que Washington voulait depuis des années.
« Il se peut que le Hezbollah soit léquipe-A’ du terrorisme et que Al-Qaïda soit en fait léquipe-B. Il est sur la liste et son heure viendra », avait dit alors le vice-secrétaire dEtat Richard Armitage en 2003. « Il ne fait aucun doute là-dessus. Tout est dans les temps. Et nous allons nous occuper de ces problèmes comme un apprenti lutteur soccupe dun match. Nous allons les abattre dun seul coup.
Les autorités gouvernementales ont dit que les forces armées israéliennes exagèrent les dégâts que leurs attaques ont infligés à larsenal important du Hezbollah. Cependant, disent-elle, le groupe a été endommagé.