AFP, New York (Nations Unies), 30 octobre – Les cinq « Grands » du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne ne devraient pas se réunir avant vendredi pour discuter d’un projet de résolution sanctionnant l’Iran pour son refus de suspendre l’enrichissement d’uranium, a-t-on appris lundi de sources diplomatiques.
La semaine dernière, l’ambassadeur américain à l’ONU, John Bolton, avait indiqué que la prochaine réunion des cinq membres permanents du Conseil dotés du droit de veto (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et de l’Allemagne pourrait avoir lieu dès lundi.
Selon plusieurs diplomates, la cause principale de ce report est l’absence de New York jusqu’à jeudi de l’ambassadeur de Russie, Vitaly Tchourkine. Ce dernier s’est rendu à Moscou à l’occasion de la visite officielle qu’effectue cette semaine en Russie le ministre sud-coréen des affaires étrangères Ban Ki-moon, futur secrétaire général de l’ONU.
« Nous visons une réunion à +cinq plus un+ à la fin de la semaine », a déclaré l’un d’eux.
Les six puissances tentent de se mettre d’accord sur les termes d’une résolution qui sanctionne Téhéran pour son refus persistant de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium. Un projet a été rédigé par les Européens, en coordination avec les Etats-Unis, et présenté à la Chine et à la Russie la semaine dernière.
Les « six » veulent d’abord se mettre d’accord entre eux, avant de présenter un texte au dix autres membres, non permanents, du Conseil. Selon de nombreux diplomates, les négociations promettent d’être longues et ardues.
Le président russe, Vladimir Poutine, a assuré lundi son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad que Moscou privilégiait la poursuite des négociations dans le dossier nucléaire iranien, selon un communiqué du Kremlin.
Le projet de résolution prévoit un embargo sur tout matériel ou équipement pouvant contribuer aux programmes nucléaires et de missiles balistiques de l’Iran, ainsi que sur toute fourniture d’assistance ou de formation technique ou financière liés à ces programmes. Il prévoit également des sanctions ciblées – interdiction de voyager à l’étranger et gel des avoirs financiers à l’étranger – à l’encontre de toute personne impliquée dans ces programmes.
Ces mesures ne s’appliqueraient toutefois pas aux activités liées à la construction de la centrale nucléaire civile de Bouchehr, à laquelle coopère la Russie. Celle-ci n’aurait pas accepté une résolution mettant fin à ce chantier.
Le projet invoque l’article 41 du chapitre VII de la Charte de l’ONU, qui permet des sanctions économiques et diplomatiques, mais non militaires, en cas de non respect d’une résolution. La résolution 1696 en juillet avait demandé à l’Iran de cesser ses activités d’enrichissement avant le 31 août, ce qu’il n’a pas fait.