AFP, Moscou, 20 février – L’Agence fédérale russe de l’énergie atomique (Rosatom) a affirmé mardi que la Russie pourrait retarder l’envoi du combustible nucléaire à la centrale iranienne de Bouchehr en raison de problèmes de paiement côté iranien.
« Si le manque de financement peut avoir un impact sur le calendrier du projet, il aura aussi un impact sur les dates de l’envoi du combustible nucléaire », a déclaré le porte-parole de l’agence Sergueï Novikov à l’AFP.
Les Russes, qui construisent cette centrale dans le sud de l’Iran, ont agité lundi le spectre d’un retard dans la réalisation du projet, en arguant de problèmes de paiement côté iranien.
Les paiements effectués par les Iraniens sont « insuffisants », a affirmé M. Novikov. « Un protocole russo-iranien signé en septembre prévoyait un financement de 25 millions de dollars par mois pour le projet de Bouchehr », a-t-il précisé.
« Au quatrième trimestre 2006, les Iraniens n’ont payé que 60% des sommes prévues par ce protocole. En janvier, ils n’ont payé que 5,1 millions de dollars, soit 20% des sommes prévues. Et en février ils n’ont rien payé », a-t-il dit.
Téhéran a affirmé de son côté lundi soir qu’il n’y avait « aucun retard dans les paiements de la centrale de Bouchehr », contredisant la société russe Atomstroïexport, chargée du projet, qui accusait l’Iran d’avoir « gelé » ses paiements.
M. Novikov a indiqué que la société Atomstroïexport devait accueillir en Russie « avant fin février » une délégation iranienne pour tenter de régler la question de financement.
« Les dates de cette visite sont en train d’être discutées », a écrit Atomstroïexport, dans un communiqué, espérant que « des décisions concrètes seraient prises rapidement » pour mettre fin au problème.
Atomstroïexport a par ailleurs évoqué « des difficultés pour commander des équipements aux pays tiers, prenant en compte la situation qui s’est créée autour de l’Iran ». Ces difficultés risquent aussi d’avoir « un sérieux impact sur la construction de la centrale », a estimé la société.
Le calendrier approuvé en 2006 par la Russie et l’Iran prévoit que la centrale de Bouchehr soit mise en service en septembre 2007. L’envoi du combustible nucléaire doit en principe être effectué six mois avant, soit en mars.