AFP, Tokyo, 16 mars – La ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a préconisé vendredi la « pression diplomatique » pour régler la crise nucléaire iranienne, en se félicitant de l’accord des six grandes puissances à l’ONU en faveur de nouvelles sanctions contre Téhéran.
« Il faut que la crise soit résolue par la pression diplomatique. On ne peut jamais totalement écarter une intervention militaire mais cela représente un vértiable risque », a estimé Mme Alliot-Marie lors d’une conférence de presse à Tokyo, première escale d’une tournée en Asie du Nord-Est.
La ministre a évoqué « le risque d’avoir une sorte de solidarité qui se développe entre les populations du monde musulman autour de l’Iran, et de créer cette fracture qu’ensemble nous avons réussi à éviter après les attentats du 11 septembre, entre le monde musulman et le reste du monde ».
« Il faut au maximum privilégier les actions diplomatiques pour conduire l’Iran à respecter sa signature des traités sur la non-prolifération et les normes internationales, » a plaidé Mme Alliot-Marie.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne se sont mis d’accord jeudi sur de nouvelles sanctions contre l’Iran à la suite de son refus de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium, assurant l’adoption d’une résolution au Conseil de sécurité, peut-être dès la semaine prochaine.
« C’est parce que tous les pays sont d’accord que la résolution peut avoir un effet », a-t-elle souligné.
« Vaut-il mieux une résolution qui aille très loin, mais avec peu de signataires ? Ou une résolution qui aille un peu moins loin, mais que tous les pays signent, ce qui montre la détermination de la communauté internationale à Téhéran ? C’est ce choix qui a été fait, je pense que c’est effectivement une bonne façon », s’est félicitée la ministre française avant de quitter Tokyo pour Séoul et Pékin.
Les mesures proposées contre l’Iran viendront renforcer les sanctions déjà prises contre Téhéran et en ajouter de nouvelles.
Elles comprennent notamment un embargo sur les achats d’armes en provenance d’Iran, ce qui est nouveau, ainsi qu’un appel aux Etats membres à « faire preuve de vigilance et de retenue » dans la fourniture à l’Iran de toute une série d’armements comme les chars, hélicoptères d’assaut et avions de combat.
Elles contiennent aussi des restrictions financières et commerciales, ainsi que sur les voyages de certaines personnalités iraniennes liées au programme nucléaire.