AFP, Vienne, 7 août – Moscou a demandé à Téhéran de lever les zones d’ombre sur son programme nucléaire controversé avant toute livraison de combustible pour la centrale que la Russie construit en Iran, a-t-on appris mardi de sources diplomatiques.
« Le message a été transmis par les Russes il y a trois semaines à Téhéran », a précisé un diplomate sous le couvert de l’anonymat à Vienne.
Des responsables russes avaient indiqué fin juillet après des conversations avec une délégation iranienne de haut niveau que l’achèvement de la centrale nucléaire de Bouchehr, dans le sud de l’Iran, serait retardé d’au moins un an, à l’automne 2008. Ils avaient fait allusion à des retards de paiements à leurs sous-traitants.
L’Iran a accepté d’engager un dialogue avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), laquelle veut déterminer si le programme nucléaire iranien est bien pacifique comme le proclame Téhéran ou a des aspects militaires comme le pensent les Occidentaux.
Une réunion a eu lieu dans ce cadre ce mardi à Téhéran pour éclaircir les zones d’ombre de ce programme, avec des activités suspectes dans le passé.
D’après un autre diplomate du Proche-Orient, « il s’agit pour les Russes de davantage que de l’argent. Ils ne veulent pas apparaître comme le pays ayant aidé Téhéran à obtenir des armes nucléaires ».
La Russie a entamé en 1995 la construction de la centrale de Bouchehr. L’achèvement des travaux et la livraison du combustible nucléaire ne cessent depuis d’être retardés. Les Etats-Unis redoutent que le site ne soit utilisé à des fins militaires et réclament régulièrement le report de sa mise en service.
Les Russes se sont déjà associés aux Européens, Américains et Chinois au Conseil de sécurité des Nations unies pour décider par deux fois de sanctions limitées contre l’Iran, qui refuse de suspendre l’enrichissement de l’uranium.