AFP, New York, (Nations Unies) – Les ministres des Affaires étrangères français Bernard Kouchner et iranien Manouchehr Mottaki doivent se rencontrer mardi après-midi en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, a-t-on appris de sources diplomatiques iranienne et française.
« Oui, ils se retrouvent cet après-midi », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la mission iranienne à l’ONU, Mohammad Mirali Mohammadi.
Une source diplomatique française a également confirmé la rencontre, en soulignant que M. Kouchner « a toujours dit qu’il était prêt à dialoguer avec les Iraniens ».
Le président français Nicolas Sarkozy avait écarté la veille, dans une interview au New York Times, tout déplacement de son ministre à Téhéran, mais il avait admis qu’une rencontre ministérielle pouvait avoir lieu « dans les couloirs de l’ONU ».
« Je ne pense pas que les conditions pour un voyage à Téhéran soient actuellement réunies », a-t-il déclaré au New York Times. « Dans les couloirs de l’ONU, on peut discuter. Un voyage à Téhéran, c’est autre chose ».
Interrogé par le quotidien français Le Figaro, M. Kouchner s’était déclaré jeudi prêt à se rendre en Iran s’il y était invité. L’Iran s’était empressé de reprendre ses propos, assurant ne voir « aucun obstacle » à sa venue.
En visite à Washington jeudi et vendredi, M. Kouchner a insisté sur la nécessité d’envisager des sanctions européennes en dehors du cadre de l’ONU contre le régime de Téhéran pour le forcer à abandonner son programme nucléaire.
Il a réaffirmé que les entreprises françaises avaient été déconseillées de répondre à de nouveaux appels d’offre iraniens.
Il y a une semaine, le ministre français avait provoqué une tempête en estimant que le monde devait se « préparer au pire », c’est-à-dire à une éventuelle « guerre » avec l’Iran.
« Pour ma part, je ne prononce pas le mot guerre », a réaffirmé M. Sarkozy dans son interview au New York Times, avant de rappeler la nécessité de faire preuve de « beaucoup de fermeté » face à Téhéran.
Face à la polémique causée par ses propos, M. Kouchner avait lui-même rapidement tenté d’en atténuer la portée en précisant qu’il avait voulu dire qu’il fallait avant tout « négocier jusqu’au bout » pour « éviter la guerre ».
M. Mottaki avait rencontré le prédécesseur de M. Kouchner, Philippe Douste-Blazy, au Liban en juillet 2006, en pleine guerre avec Israël. Cette rencontre avait duré deux heures et s’était déroulée à l’ambassade d’Iran à Beyrouth. Les ministres s’étaient quitté sans faire de déclaration.