AFP, Washington – La Chambre des Représentants américaine s’est prononcée mardi à une large majorité pour la désignation des Gardiens de la Révolution iraniens comme groupe terroriste et pour augmenter les sanctions contre Téhéran.
Le texte a été voté par 397 voix contre 16 alors que les tensions entre l’Iran et les Etats-Unis sont avivées par la présence à New York du président iranien Mahmoud Ahmadinejad dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies.
Le texte sanctionne également les compagnies internationales ayant des succursales américaines investissant en Iran, notamment dans les domaines du pétrole et du gaz.
Il interdit par ailleurs la coopération nucléaire civile avec les pays qui soutiennent le programme nucléaire iranien et appelle le gouvernement américain à insister auprès d’autres pays et d’institutions bancaires pour qu’ils cessent d’investir en Iran.
Le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, le démocrate Tom Lantos, qui a parrainé la loi a indiqué qu’elle était nécessaire car les dénégations de l’Iran sur son programme nucléaire ne pouvaient être acceptées.
« J’aimerais pouvoir prendre Ahmadinejad au mot, mais il est évident que ce n’est pas possible » a-t-il ajouté.
« C’est le même homme qui, hier, a affirmé +notre peuple est le plus libre du monde+ et +il n’y a pas d’homosexuels en Iran+ », a relevé le parlementaire.
La représentante républicaine de la Floride, Ileana Ros-Lehtinen, membre de la commission, a déclaré pour sa part que « trop de compagnies internationales dans le domaine de l’énergie sont devenus des alliés de fait de l’Iran dans ses efforts de fabriquer la bombe atomique ».
Le passage de la loi à la Chambre des Représentants intervient alors que les chefs de diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France) et l’Allemagne doivent se retrouver en marge de l’Assemblée générale de l’ONU pour discuter d’une éventuel renforcement des sanctions contre Téhéran, qui refuse de se conformer à deux précédentes résolutions lui enjoignant de renoncer à son programme nucléaire.
La loi demande également au département d’Etat de placer le corps des Gardiens de la révolution, ou Pasdarans, sur sa liste noire d’organisations terroristes.
Cette décision vise à entraver les activités économiques et financières des Pasdarans, armée idéologique du régime iranien, accusés par Washington d’aider les groupes rebelles chiites en Irak, ce que Téhéran a toujours démenti.
De son côté, le Sénat s’apprête à voter dans la journée un texte demandant également de mettre les Pasdarans sur la liste des organisations terroristes.
Cette année, le Département du Trésor et d’autres agences gouvernementales américaines ont mis sur liste noire et gelé les avoirs d’au moins une quinzaine d’entités iraniennes.