AFP, Bruxelles, 21 janvier – Le négociateur iranien sur le nucléaire, Saïd Jalili, sera entendu mercredi à Bruxelles par des eurodéputés, mais peut-être pas par le diplomate en chef de l’Union européenne (UE) Javier Solana, qui a indiqué lundi qu’il craignait de perdre son temps.
M. Jalili devra répondre mercredi pendant une heure et demie aux questions de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, une première depuis que M. Solana a été chargé, au nom des grandes puissances, d’essayer de convaincre Téhéran de renoncer à son programme d’enrichissement d’uranium.
Ce programme est soupçonné d’alimenter un plan secret de fabrication de la bombe atomique.
Mais aucune rencontre n’est prévue à ce stade entre MM. Jalili et Solana. Les deux hommes se sont déjà vus plusieurs fois, à Rome fin octobre et à Londres fin novembre, depuis que M. Jalili a succédé à Ali Larijani. Mais ces rencontres n’ont pas permis d’assouplir la position des autorités iraniennes, qui répètent que l’enrichissement est leur « droit inaliénable ».
« Je ne sais pas encore si je le verrai », a indiqué M. Solana lundi à quelques journalistes. « Lors de réunions préparatoires, il n’a pas dit clairement s’il voulait parler de la question nucléaire, donc je dois voir si le rencontrer correspond vraiment à une bonne utilisation de mon temps », a-t-il ajouté.
M. Solana n’a cependant pas exclu de « trouver le temps » de rencontrer M. Jalili si cela s’avérait « nécessaire » après la réunion mardi à Berlin des ministres des Affaires étrangères des six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) impliquées dans le dossier nucléaire iranien. Cette réunion doit permettre aux Six « d’analyser la situation », a indiqué M. Solana qui y participera.
Washington et les Européens font pression pour l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies d’une troisième résolution prévoyant de nouvelles sanctions contre Téhéran, afin de convaincre le régime de suspendre l’enrichissement.
Mais Moscou et Pékin sont réticents, d’autant qu’un récent rapport du renseignement américain a indiqué que l’Iran avait mis fin à son programme d’armement nucléaire en 2003, discréditant le discours du président américain George Bush sur la menace représentée par Téhéran.