AFP: L’Iran a pris des mesures pour supporter plus facilement d’éventuelles nouvelles sanctions de la communauté internationale, qui l’accuse de poursuivre un programme nucléaire militaire, a indiqué mardi le directeur du renseignement américain, Dennis Blair.
Téhéran cherche notamment du côté de la Chine et du Venezuela de nouvelles sources d’approvisionnement en essence, un produit que la République islamique, pourtant productrice de pétrole, doit importer faute de raffineries, a expliqué Dennis Blair devant la commission du Renseignement du Sénat.
Téhéran "continue de maintenir ouverte la possibilité de fabriquer des armes nucléaires", même si les sanctions actuelles visant l’Iran ont affaibli son économie a affirmé M. Blair.
"Nous continuons de considérer que la prise de décision en Iran correspond à une approche en terme de coûts et de bénéfices, ce qui donne à la communauté internationale la possibilité d’influencer Téhéran", a-t-il dit.
Mais "l’Iran s’est préparé à de possibles nouvelles sanctions internationales en identifiant de potentiels fournisseurs alternatifs d’essence, dont la Chine et le Venezuela", a-t-il dit.
"Téhéran a également recours, pour traiter ses affaires, à de petites banques non-occidentales et beaucoup de ses transactions financières s’effectuent dans des monnaies autres que le dollar", a-t-il ajouté.
Néanmoins, "nous pensons que des sanctions auront un impact négatif sur la reprise iranienne après le ralentissement économique actuel" que connaît le pays, a ajouté M. Blair.
Le Congrès américain étudie l’adoption d’un ensemble de sanctions, notamment pour entraver l’importation d’essence, afin d’obliger l’Iran à geler son programme d’enrichissement d’uranium dont l’Occident soupçonne qu’il a pour but de fabriquer des armes nucléaires.
Parallèlement, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton multiplie depuis quelques jours les appels à la Chine pour qu’elle accepte d’approuver de nouvelles sanctions à l’ONU.
La République populaire est le seul des six pays chargés de négocier avec l’Iran (Etats-Unis, Chine, Allemagne, Russie, Royaume-Uni, France) à se montrer réticent à l’idée de sanctions accrues contre l’Iran.
Un diplomate américain a annoncé mardi sous couvert d’anonymat que les six pays devraient se réunir dans les prochains jours.