Reuters, Vienne, 3 mars — Les États-Unis ont accusé l’Iran hier d’avoir trompé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et ont exhorté l’institution viennoise à saisir le Conseil de sécurité de l’ONU en vue de sanctions économiques.
Washington soupçonne Téhéran de chercher à se doter de l’arme nucléaire sous le couvert d’un programme énergétique, ce que dément la République islamique.
«Le Conseil de sécurité dispose de l’autorité juridique et politique internationale nécessaire pour mener ce dossier à un règlement pacifique», a déclaré Jackie Sanders, représentante des États-Unis auprès de l’AIEA, dans un discours prononcé devant le conseil des gouverneurs de l’organisation et dont Reuters a pu prendre connaissance.
«Le conseil [de l’AIEA »> ne peut ignorer indéfiniment l’obligation statutaire qui lui impose d’en référer au Conseil de sécurité», a poursuivi Sanders en parlant d’infraction iranienne au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Le Conseil de sécurité de l’ONU, a-t-elle ajouté, «dispose de l’autorité nécessaire pour exiger et faire appliquer une suspension des activités liées à l’enrichissement [de l’uranium »> et au retraitement [du plutonium »> en Iran».
La représentante américaine faisait allusion au discours prononcé mardi par Pierre Goldschmidt, directeur général adjoint de l’AIEA. Téhéran, avait alors annoncé ce dernier, a opposé une fin de non-recevoir à la demande de l’agence qui souhaitait inspecter une deuxième fois la base militaire de Parchin.
En dépit des injonctions de l’AIEA, ajoutait Goldschmidt, l’Iran poursuit en outre son projet de construction d’un réacteur à eau lourde, installation qui produit du plutonium utilisable à des fins militaires.
Inventaire accablant «Le discours du Dr Goldschmidt [… »> nous fournit un inventaire accablant des tentatives iraniennes de dissimulation, de tromperie et d’entrave au travail des inspecteurs de l’AIEA», a souligné Sanders.
Interrogé la veille au soir sur une chaîne de télévision, Hassan Rohani, responsable iranien des négociations sur le dossier nucléaire, avait assuré ne pas craindre une éventuelle saisine du Conseil de sécurité.
«Nous n’avons pas intérêt à être envoyés devant le Conseil de sécurité, mais nous ne le craignons pas parce que nous avons agi dans le respect du droit international», a-t-il assuré.