AFP, 3 mars – L’Iran a commencé à construire les fondations d’un réacteur à eau lourde qui lui permettra de produire du plutonium utilisable pour des armes atomiques, et que l’AIEA lui avait demandé de ne pas construire, ont indiqué des responsables de cette agence de l’Onu pour l’énergie atomique.
Mardi, le vice-directeur de l’AIEA Pierre Goldschmidt avait indiqué que le travail sur le réacteur d’Arak avançait, mais sans donner de détail. Jeudi, un diplomate, sous couvert d’anonymat, a précisé que, selon les informations de l’Agence basées sur des photos-satellite, les fondations ont commencé à être construites il y a déjà plusieurs mois.
En fait, a-t-il précisé, la construction de ce réacteur de 40 mégawatts a commencé dès septembre, juste après que l’AIEA eut demandé à l’Iran de renoncer à construire ce réacteur, en signe de « bonne volonté » dans le cadre des négociations.
L’Iran soutient que ce réacteur est destiné à produire des isotopes à usage médical.
Mais l’AIEA souligne qu’il pourrait également produire 8 à 10 kilos par an de plutonium de qualité militaire, de quoi fabriquer au moins une bombe nucléaire.
Le projet prévoyait que la construction soit achevée d’ici 2009.
Ce projet figure parmi les principaux points d’achoppement des négociations avec l’Occident, tout comme le refus de l’Iran d’accepter le retour des inspecteurs sur le site militaire très sensible de Parchine, la poursuite (autorisée) d’activités de conversion d’uranium jusqu’à la veille de la suspension de l’enrichissement, le percement mal expliqué de tunnels à Ispahan, l’annonce d’une lettre de 1987 de Pakistanais offrant à l’Iran des technologies nucléaires clandestines, ou encore des explications jugées insuffisantes sur le centre de Lavizan, entre-temps détruit.