AFP: Le chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, intermédiaire des grandes puissances sur le nucléaire iranien, a affirmé jeudi à Istanbul que ce dossier serait bien abordé au cours de la réunion la semaine prochaine dans cette ville, malgré l’opposition de Téhéran.
« Pour moi il est très clair que nous venons pour discuter de la question du nucléaire et que c’est ce que nous allons faire », a déclaré Mme Ashton à la presse à l’issue d’une réunion avec le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu.
Interrogée sur ses attentes avant cette réunion, Mme Ashton a affirmé que « l’objectif était à présent de chercher des moyens tangibles et crédibles de faire avancer » le dossier.
Les représentants du groupe dit 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine ainsi que l’Allemagne) et de l’Iran doivent se réunir les 21 et 22 janvier à Istanbul.
Le chef par intérim de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, avait déclaré mercredi que son pays refusait de discuter à cette occasion de son programme nucléaire avec les grandes puissances les 21 et 22 janvier.
« Si l’autre partie (5+1) veut évoquer au cours des discussions une question appelée ‘dossier nucléaire’, nous ne reconnaîtrons pas ces négociations », a déclaré M. Salehi, également chef du programme nucléaire iranien.
Interrogée sur la possibilité de voir la Turquie, pays voisin de l’Iran dont la diplomatie a été très active au cours de derniers mois sur le dossier du nucléaire iranien, rejoindre la table des négociations, Mme Ashton a répondu par la négative.
« La Turquie est l’hôte de la rencontre (mais) les négociations seront menées par la même équipe que d’habitude, il n’y a pas eu de demande de changement et je pense que nous devons continuer de la même façon que nous avons commencé », a-t-elle déclaré.
M. Davutoglu a pour sa part assuré que la Turquie « mettrait tous ses moyens à la disposition » des négociateurs pour parvenir à un résultat.
Le chef de la diplomatie turque, qui s’est entretenu plus tôt dans la journée à Ankara avec le négociateur iranien sur le dossier du nucléaire Said Jalili, s’est dit optimiste sur la bonne volonté du camp iranien.
« Le fait qu’une nouvelle réunion a lieu deux mois après Genève est en soi une preuve qu’il existe une approche constructive chez les deux parties », a-t-il dit.
La communauté internationale soupçonne l’Iran de chercher, malgré ses dénégations, à se doter de l’arme nucléaire sous couvert de son programme nucléaire civil.
Téhéran, dont la politique d’enrichissement d’uranium a été condamnée à plusieurs reprises par l’ONU, est sous le coup de sanctions internationales qui ont encore été renforcées en juin.
La Turquie entretient de bonnes relations avec son voisin iranien. Membre temporaire du Conseil de sécurité de l’ONU au moment du vote des sanctions, elle a voté contre, affirmant privilégier la voie diplomatique.