Lundi, le président irakien a chargé Haïdar al-Abadi, également chiite, ancien proche de M. Maliki et membre de son parti Dawa, de former un nouveau gouvernement, tuant presque tout espoir d’un 3e mandat pour le Premier ministre sortant.
Refusant de s’avouer vaincu, M. Maliki a accusé Fouad Massoum d’avoir ainsi violé la Constitution, et annoncé son intention de porter l’affaire en justice.
Mais lâché de toutes parts, par ses anciens alliés américain et iranien, qui avaient poussé en sa faveur en 2006, comme par les membres de sa propre coalition, M. Maliki semble de plus en plus isolé dans son combat pour rester en place.
Côté américain, le président Barack Obama a estimé que l’Irak avait fait « un pas en avant prometteur » et a promis par téléphone son « soutien » à M. Abadi.
« Maliki est fini politiquement », balaye Hayder al-Khoei, chercheur associé au think-tank Chatam House. « Je ne peux pas l’imaginer rester, d’un point de vue légal comme démocratique ».
Cependant, nuance le chercheur, le Premier ministre sortant bénéficie « d’un vaste réseau au sein des forces de sécurité –il a des hommes aux renseignements, des officiers de sécurité » qui « ne sont certainement pas loyaux à l’Etat irakien. Ils ne le sont pas parce qu’ils doivent leurs emplois à M. Maliki ».
Pour John Drake, un analyste du groupe AKE, si M. Maliki a « de l’influence », maintenant que les puissances internationales ont félicité M. Abadi « il va avoir du mal ».
« La vraie question, c’est son influence au sein des forces de sécurité, et donc de savoir s’il pourra ou non organiser un coup d’Etat, mais cela sera difficile sans un appui considérable des forces de sécurité — et des milices chiites ».