Iran Focus : Un photographe de l’AFP en Iran s’est vu confisquer ses cartes d’identité et de presse, ainsi que la carte-mémoire de son appareil photo devant le bureau de l’association des avocats à Téhéran.
Cette incident est intervenu quand l’avocate iranienne des droits de l’Homme Nasrin Sotoudeh manifestait mardi à Téhéran contre son interdiction d’exercer son activité pendant trois ans et les tentatives de contrôler sa profession.
L’avocate avait été condamnée en 2011 à six ans de prison et dix ans de privation d’exercice pour « actions contre la sécurité nationale et propagande contre le régime », deux chefs d’accusations utilisés fréquemment par la justice iranienne pour condamner des opposants.
Mme Sotoudeh, lauréate en 2012 du prestigieux prix Sakharov décerné par le Parlement européen, avait été libérée en septembre 2013, quelques mois après l’élection du président modéré Hassan Rohani qui prône plus de libertés politiques et civiques.
Le mois dernier, elle avait été autorisée par une instance interne du barreau de Téhéran à exercer son activité. Mais la décision a été cassée par une instance supérieure, qui l’a interdit de prétoire pour trois ans, avait-elle dit dimanche.
Ne souhaitant pas faire appel, elle avait annoncé sa décision d’organiser ce mardi une réunion de protestation devant les locaux de l’association à Téhéran. Mais le piquet de protestation, qui rassemblait une poignée de partisans, a été interrompu par la police et les services de renseignement.
D’abord spécialisée dans la défense des jeunes condamnés à mort pour des faits commis alors qu’ils étaient mineurs, Nasrin Sotoudeh a défendu de nombreux opposants politiques à partir de 2009 avant d’être arrêtée un an plus tard.
Dans un communiqué publié sur la page Facebook de son mari, Mme Sotoudeh a affirmé que « les radicaux du régime visent l’association des avocats » en voulant « contrôler ses activités ».
Elle a également dénoncé le pouvoir judiciaire et les tribunaux iraniens qui « ont supprimé le droit de choisir son avocat et déconseillent de faire appel à un avocat indépendant ».
« Quelquefois, ils nomment l’avocat, a-t-elle ajouté. C’est une violation évidente des droits de l’accusé ».