
Par Jubin Katiraie
La situation des droits de l’homme en Iran continue de préoccuper les organisations internationales de défense des droits de l’homme. Au cours du mois d’août, des pressions supplémentaires ont été exercées sur les prisonniers politiques. Beaucoup ont été condamnés à des peines extrêmement sévères ou ont été fouettés.
Le régime iranien a été soumis à des pressions nationales et internationales croissantes ces dernières années et il essaie de faire taire les gens par la violence d’Etat.
Il y a au moins 20 prisonniers politiques qui ont été condamnés à mort, dont la moitié étaient des manifestants des trois derniers soulèvements majeurs.
De plus, les conditions dans les prisons restent très préoccupantes, notamment en raison de la crise sanitaire du Coronavirus. Avec chaque jour qui passe, de plus en plus de prisonniers contractent le virus. Et pire, ils ne reçoivent pas le traitement médical dont ils ont besoin. Les prisonniers sont extrêmement vulnérables car ils ne reçoivent pas de produits d’hygiène et la distanciation sociale est impossible dans ces endroits surpeuplés.
Les exécutions sont encore très fréquentes et on pense qu’au moins 28 prisonniers ont été exécutés au cours du mois d’août. Quatre d’entre eux étaient accusés de drogue, deux étaient des femmes et un était un prisonnier mineur au moment du crime présumé. Le prisonnier politique Mostafa Salehi a été exécuté au début du mois. Son crime a été de participer à une grande manifestation.
Environ 140 détenues de la prison centrale d’Ourmia ont entamé une grève de la faim en raison de l’incapacité de la prison à répondre de manière appropriée aux cas de COVID-19. Plusieurs prisonniers contagieux n’ont pas été isolés, laissant les autres prisonniers en danger. Leurs préoccupations ont été ignorées.
Au cours du mois d’août, de nombreuses manifestations et grèves ont eu lieu dans tout le pays. La réponse du régime a une fois de plus été une réponse de violence. Il ne veut pas que les gens se rassemblent dans la rue car il est conscient que le nombre de participants peut augmenter rapidement. Pour cette raison, le régime inflige des peines de prison sévères pour dissuader la dissidence.
Les familles des manifestants emprisonnés subissent également une pression effroyable et ont été menacées par les forces de sécurité.
Les minorités religieuses continuent d’être réprimées. La liberté religieuse est inexistante dans le pays et la persécution du régime a été critiquée par les chefs religieux du monde entier. Quatre chrétiens de Rasht ont été condamnés à 13 ans d’emprisonnement le mois dernier et leur crime a été de participer à des activités religieuses pacifiques, d’assister à des rassemblements religieux et de promouvoir leur religion. Le régime considère que cela va à l’encontre de la sécurité nationale.
La communauté baha’ie est également continuellement persécutée par le régime iranien et au cours du mois dernier, de nombreux membres ont été soumis à un traitement dur et injuste en raison de leur foi. Plusieurs ont été condamnés à des peines de prison pour avoir «insulté le caractère sacré de l’islam» et d’autres ont été arrêtés et envoyés en prison après avoir fait perquisitionner leur domicile et confisquer leurs effets personnels.
Et ce ne sont là que quelques exemples d’une situation des droits de l’homme qui continue de se dégrader.