Une conférence de presse a été tenue mardi à Paris par le Conseil national de la Résistance iranienne pour une révélation sur le massacre de 30.000 prisonniers politiques en 1988 en Iran. Mohammad Mohadessine, président de la Commission des affaires étrangères du CNRI a notamment révélé pour la première fois les identités de 59 personnages du régime impliqués dans les « commissions de la mort » à Téhéran et en province. Ces commissions avaient été chargées par Khomeiny en 1988 d’éliminer tous les prisonniers politiques qui défendaient leurs convictions en particulier les militants des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI).
Me William Bourdon, avocat et défenseur des droits humains, a appelé pour la mise sur pied d’« un tribunal ad hoc par une juridiction pénale internationale pour répondre à l’exigence des victimes pour que la lumière soit faite sur ce crime contre l’humanité de grande amplitude ». « L’insolente impunité dont jouissent les auteurs de ces crimes doit cesser, a-t-il déclaré. Car ces derniers continuent de détenir des postes clés au sein du régime iranien. Il y a une culture de la terreur qui s’est installée de ce fait. »
Cette conférence de presse intervient à la suite de la révélation, le 9 août dernier, d’un fichier audio de l’ayatollah Montazeri, ancien héritier de Khomeiny, concernant le massacre de 1988 et qui a provoqué un séisme politique en Iran.
Dans cet enregistrement sonore on découvre des propos échangés, le 15 août 1988, entre Montazeri et les membres de la « commission de la mort », désignés par Khomeiny. Montazeri proteste contre le massacre des prisonniers politiques commencé quelques semaines plutôt en application d’une fatwa de Khomeiny et affirme: « Le crime le plus important commis sous la République islamique et pour lequel nous serons condamnés par l’Histoire, c’est vous qui l’avez commis et c’est pourquoi l’Histoire enregistrera vos noms en tant que criminels (…) Notre peuple a (le principe) du Guide suprême en abomination. Ce n’est pas comme ça que je voulais que ça se passe. Dans 50 ans, Khomeiny sera jugé comme une figure sanguinaire et cruelle ».
Mohammad Mohadessine a déclaré : « Nous sommes face à un crime contre l’humanité et un génocide sans précédent par ses particularités spécifiques dirigés contre des prisonniers politiques. Mais plus important encore, est le fait que le régime actuellement au pouvoir en Iran est toujours dirigé par les responsables de ce même crime. L’Organisation des Nations Unies, selon ses propres responsabilités et attributs, doit constituer une mission d’enquête pour jeter la lumière sur ce massacre et faire le nécessaire pour faire traduire les responsables de ce crime monstrueux devant la justice. »
Les informations divulguées par la Résistance iranienne ont été obtenues par le réseau de l’OMPI au sein du régime et par son réseau au sein de la population en Iran.