
Par Dr. Majid Rafizadeh, politologue américain et chercheur à l’Université de Harvard
Hoffpost – Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil National de la Résistance iranienne a rencontré une haute délégation du Sénat des États-Unis le 12 août à Tirana. Les deux parties ont discuté de la situation des membres de l’OMPI en Albanie et des récents développements en Iran et au Moyen-Orient.
La délégation, composée des sénateurs Roy Blunt, vice-président de la Conférence des républicains au Sénat et membre des commissions des Affectations spéciales, du Renseignement, des Lois et de l’administration, du Commerce, des Sciences et des Transports ; John Cornyn, questeur de la majorité et membre des commissions de la Magistrature, du Renseignement et des Finances ; et Thom Tillis, membre des commissions des Forces armées, de la Magistrature, des Banques, du Logement et des Affaires urbaines et des Anciens combattants, a également rencontré les membres de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI) dans la capitale albanaise.
CNRI
Le CNRI est une coalition politique appelant à un changement de régime en Iran et est considéré comme la principale menace aux régime des mollahs à Téhéran. L’OMPI est la principale composante de cette coalition de divers groupes et de personnalités opposées à la dictature intégriste au pouvoir en Iran.
Dirigée par le sénateur Blunt, la délégation s’est félicitée de la réinstallation en toute sécurité de tous les habitants du camp Liberty hors d’Irak et leur a souhaité du succès dans leur lutte pour la démocratie et les droits humains en Iran », selon un communiqué du CNRI.
Mme Radjavi a exprimé sa gratitude pour les efforts des sénateurs américains, en particulier le sénateur Blunt, concernant la protection de milliers de membres de l’OMPI au camp Liberty en Irak et leur réinstallation en toute sécurité en Albanie.
Le sénateur Blunt a été parmi plusieurs dignitaires américains, y compris d’anciens hauts responsables, qui ont fermement condamné le rôle néfaste de Téhéran en Irak, lors d’une séance d’information du Sénat en juillet 2014. Décrivant Téhéran comme faisant partie du problème qui sévit à Bagdad et dans le pays tout entier, le sénateur Blunt a rejoint l’initiative en exigeant le transfert immédiat des membres de l’OMPI installés dans le camp Liberty près de la capitale irakienne.
Le sénateur Blunt et ses collègues John McCain (R-AZ) et Jeanne Shaheen (D-NH), et l’ancien sénateur Carl Levin avaient exhorté l’ancien Secrétaire d’État John Kerry d’« exiger que des mesures soient prises en vue de proteger le camp Liberty et d’accélérer la réinstallation des résidents hors d’Irak.
Plus tôt en avril, le sénateur McCain, partisan de longue date de l’opposition iranienne et critique acerbe des politiques de Téhéran, a également visité l’OMPI en Albanie et a rencontré Mme Radjavi cette année.
Les membres de l’OMPI ont été en mesure de quitter l’Irak après un long calvaire de 4 ans et demi au camp Liberty suite à un transfert forcé de leur foyer de 26 ans dans le camp d’Achraf, au nord de Bagdad. A partir de 2009, après le transfert de leur sécurité de l’armée américaine au gouvernement irakien, l’OMPI a été la cible de huit grandes attaques terrestres et de tirs de missiles/roquettes orchestrés par des mandataires soutenus par l’Iran contre Achraf et Liberty.
En parallèle, un siège logistique et médical de sept ans les a coupés du monde extérieur. Après avoir perdu plus de 160 de leurs collègues dans les attaques et le blocus, les membres de l’OMPI ont enfin pu être transférés hors d’Irak vers divers pays européens, principalement en Albanie.
La visite très importante effectuée samedi par les hauts sénateurs américains vient à un moment où Washington a imposé de nouvelles sanctions contre Téhéran à cause de son programme de missiles balistiques, son soutien au terrorisme et ses violations des droits humains.
Les Gardiens de la révolution (pasdaran) sont désormais soumis à des sanctions en vertu du décret 13224, et ont été désignés comme faisant partis des « groupe terroristes mondiaux expressément désignés ». Etant donné le contrôle des Gardiens de la révolution sur plus de 40% de l’économie iranienne, ces nouvelles sanctions sont comme un coup dur aux ambitions de Téhéran.
Les analystes estiment que cette visite envoie un signal fort à Téhéran sur la façon dont le CNRI prend de l’ampleur, et le consensus croissant au Congrès sur la nécessité d’opter pour le changement de régime en Iran.
L’année dernière à la même époque, les mollahs au pouvoir en Iran semblaient déterminés à fragiliser ou à démanteler l’OMPI. Un an plus tard, le vent a tourné et c’est l’opposition iranienne qui est maintenant à l’offensive. Ces développements qui menacent les piliers mêmes du pouvoir théocratique risquent de se multiplier dans un avenir proche.
Source: Hoffpost