Le Parisien (édition Val dOise) – Par Arnaud Baur: Les membres de la résistance iranienne déposeront demain matin par lintermédiaire de leurs avocats une demande de non-lieu auprès du juge dinstruction de la section antiterroriste de Paris. Basés à Auvers-sur-Oise, vingt-quatre opposants au régime des mollahs (NDLR : régime islamique toujours au pouvoir en Iran) avaient été mis en examen après la perquisition musclée de leurs locaux en 2003, pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».
Lors de cette opération sans précédent, le 17 juin 2003, 1 300 policiers investissent le siège du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), installé depuis plus de vingt ans à Auvers, le village des impressionnistes.
164 interpellations ont lieu, et les personnes toutes conduites dans les locaux de la DST (Direction de la sécurité du territoire, le contre-espionnage français). Des protestations sélèvent un peu partout, provoquant des actes désespérés. Trois Iraniens simmolent par le feu devant la DST. Une jeune femme mourra de ses blessures.
« Nous demandons la clôture de linstruction. »
« Nous demandons la clôture de linstruction. La base majeure des arrestations, à savoir linscription sur la liste du terrorisme, a été réduite à néant », a affirmé Maryam Radjavi, présidente du CNRI, le principal mouvement iranien dopposition, dont fait partie lorganisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI), lors dune conférence de presse. Lorganisation des Moudjahidine du peuple iranien a en effet été rayée de la liste des organisations terroristes de lUnion européenne le 26 janvier après une bataille juridique de sept ans. Cette inscription avait notamment débouché sur les perquisitions. « Cest la troisième demande de non-lieu, les deux précédentes ayant été rejetées, a expliqué lun des avocats de lorganisation. Nous avons également déposé une requête à fin de restitution des avoirs bancaires. » Ces derniers seraient estimés à 9 millions de dollars, soit environ 7 millions deuros.