Amnesty International: Les autorités irakiennes ne doivent pas déplacer de force les 3400 membres dun groupe dopposition iranien qui résident dans un camp au nord de Bagdad depuis le milieu des années 1980, a déclaré vendredi Amnesty International.
Les sources ont rapporté à Amnesty International que les résidents du camp dAchraf, situé à 60 km au nord de Bagdad, ont reçu un délai pour partir avant le 15 décembre 2009, faute de quoi ils seront déplacés de force vers un autre lieu en Irak. Certains risquent aussi dêtre envoyés de force en Iran.
Le camp dAchraf abrite plus de 3 000 membres et sympathisants dun groupe dopposition iranien, lorganisation des Moudjahidine du peuple dIran (OMPI). Le groupe vit depuis plus de 20 ans dans ce lieu qui est devenu aujourdhui une petite ville dotée de magasins, dun centre médical et dautres installations.
« Quelles que soient les mesures décidées par les autorités irakiennes concernant lavenir du camp dAchraf, les droits de tous ses résidents doivent être protégés et garantis en tout temps», a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directeur adjoint du programme dAmnesty International pour le Moyen-Orient et lAfrique du Nord.
« De plus, aucun Iranien résidant en Irak risquant de graves violations des droits de lhomme en Iran, ne doit y être renvoyé de force. »
Dans leurs déclarations, les autorités Irakiennes ont fait état de projets pour déplacer de force dans les prochains jours les résidents de ce camp vers dautres sites en Irak.
Le Premier Ministre Nouri al-Maliki aurait annoncé que les résidents du camp dAchraf seront déplacés vers la province de Mossana dans le sud du pays.
Amnesty International craint que le déplacement forcé des résidents du camp dAchraf ne les mette en danger darrestations arbitraires, de torture ou dautres formes de mauvais-traitements et de tuerie illégale.
Depuis le milieu de lannée 2008, le gouvernement irakien a indiqué à plusieurs reprises son intention de fermer le camp dAchraf, et que ses résidents devaient quitter lIrak ou faire face à une expulsion forcée du pays.
Les 28 et 29 juillet 2009, les forces de sécurité irakiennes ont attaqué le camp, tuant au moins neuf personnes et blessant plusieurs autres. 36 personnes, qui avaient été faites prisonnières, auraient subi des violences et des tortures. Elles ont été libérées le 7 octobre, en mauvaise santé, après avoir mené une grève de la faim tout le long de leur détention.
Aucune enquête naurait été menée par les autorités irakiennes sur les allégations de torture et dautres mauvais traitements, ou sur les allégations concernant lutilisation excessive et meurtrière de la force par les forces de sécurité irakiennes au moment de la prise de contrôle du camp dAchraf en juillet dernier.
11 décembre 2009