Iran Focus : Le nouvel an iranien approche avec le printemps (21 mars), la traditionnelle « fête du feu » (Tchahar-Chanbeh-Souri), est célébrée au soir, la veille du dernier mercredi de lannée (16 mars). Sous le régime des mollahs, ce rendez-vous tourne chaque année en un grand festival de fête populaire malgré les interdictions officielles. Considéré comme païenne la fête du feu a toujours été bannie par les mollahs au pouvoir.
Cette année toutefois, les autorités ont toutes les raisons de s’attendre à une intensité toute particulière amplifiée par la colère populaire. Le soulèvement qui secoue le pays depuis bientôt neuf mois va dominer la fièvre de mardi soir.
Le régime qui a tenté d’étouffer la manifestation de l’anniversaire de la révolution le 11 février, par une cérémonie officielle et une répression féroce, devra sattendre à une explosion de colère sans précédent dans tout le pays.
Particularité de la fête du feu : elle est célébrée dans chaque quartier, au coin de chaque rue défiant le contrôle du régime. Avec des détonations de pétards, de bombes sonores et dautres artifices explosifs, les quartiers vont sembraser plus que jamais à Téhéran et en province.
Les forces répressives auront du mal à contrôler des manifestations dispersées à travers les villes. Hanté par le spectre dun débordement, ils ont déjà commencé à égrener leurs menaces de répression et de prendre des mesures appropriées. Le régime va tout tenter pour contrôler la capitale.
Le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, a déclaré de 28 février que le régime ne tolèrera pas de manifestations hostiles au régime durant les célébrations du nouvel an.
« Certain entendent troubler l’atmosphère de la société avec leurs déclarations. Nous ne seront pas témoins de manifestations de rue et nous ne permettrons personne venir dans la rue pour troubler la sécurité publique sans les autorisations appropriés », a-t-il déclaré à lagence Irna.
Mehdi Yarandi, un responsable des Forces de sécurité de Téhéran, a pour sa part déclaré que « des points de contrôle fixes et mobiles seront mise en place dans toute la région téhéranaise, » (le site officiel Asr-e-Iran, 25 février).
Yarandi a conseillé à la population à ne pas participer à la fête, les avertissant « déviter même de sortir de chez eux, sauf pour les affaires urgentes, et si vous sortez, quand vous voyez un rassemblement de jeunes, éloignez-vous et faites le détour. »
Il a reconnu que la fête nationale était devenue au fil des ans un tremplin pour les protestations. La Fête du Feu, a-t-il dit « a été adaptée à notre époque et prend davantage d’intensité chaque année ».
L’an dernier, en dépit de la répression, elle avait donné lieu à des manifestations anti-gouvernementales, où les portraits des dirigeants du régime iranien avaient alimenté les feux de joie.