La veille, l’UE avait étendu la liste des personnes et des sociétés frappées d’interdiction de visa et de gel de leurs avoirs en Europe. Cette décision s’inscrit dans le cadre des résolutions des Nations unies destinées à contraindre Téhéran de renoncer à son programme d’enrichissement de l’uranium, soupçonné d’être utilisé à des fins militaires.
A Bruxelles, on souligne que ces nouvelles mesures sont conformes à la "double approche" choisie par l’UE, qui consiste à utiliser à la fois l’arme des sanctions et celle des négociations à l’égard de Téhéran.
La mesure la plus spectaculaire concerne le gel des avoirs de la banque Melli, première institution financière du pays. Les interdictions de voyage visent des personnes qui ont des connexions avec le programme nucléaire et balistique iranien, mais non des dirigeants politiques. Vingt personnes et 18 sociétés vont ainsi s’ajouter aux 15 personnes et 13 sociétés déjà listées.
Le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, avait présenté, le 14 juin à Téhéran, une nouvelle offre de coopération dans le domaine du nucléaire civil. Les Vingt-Sept ont attendu la fin de ce voyage pour rendre publiques les nouvelles sanctions.
"(Cette) politique du bâton et de la carotte n’aura aucun effet sur la volonté du peuple iranien de maîtriser des technologies nouvelles", a répondu M. Hosseini.
Les Etats-Unis ont salué la décision européenne de durcir les sanctions. Dans le même temps, un responsable du département d’Etat a affirmé que Washington envisageait, pour la première fois depuis la rupture des relations bilatérales en 1980, l’ouverture d’une section d’intérêts américains à Téhéran, sur le modèle de celle qui fonctionne à Cuba depuis 1977.
Thomas Ferenczi