Iran Focus : Dans un message transmis à lextérieur de la prison, un prisonnier politique a tiré la sonnette dalarme sur lintention du régime iranien déliminer en masse les prisonniers politiques et les manifestants arrêtés. Ali Saremi, de 62 ans, qui a passé un total de 23 années dans les prisons du chah et des mollahs, a été arrêté la dernière fois en été 2007 pour avoir participé au 19e anniversaire du « massacre des prisons » en 1988, lorsque le régime avait procédé à lélimination en masse des prisonniers politiques.
Le 29 décembre, les agents du régime lui ont annoncé sans autre forme de procès quil était condamné à mort. Les militants des droits de lhomme ont appelé les organisations internationales de défense des droits de lhomme à prendre des mesures urgentes pour empêcher lexécution dAli Saremi et des autres prisonniers politiques.
Voici des extraits de son message :
Parallèlement au soulèvement du peuple iranien en quête de ses droits pour instaurer la liberté et pour sauver notre patrie de la tyrannie, le régime veut empêcher le peuple dexprimer sa colère et ses protestations, en semant la peur et par lintimidation, avec des arrestations et même lexécution dinnocents.
Cest pourquoi la peine de mort qui ma été annoncée hier, pourrait bien signaler un nouveau plan de massacre. Ma peine de mort a été prononcée alors que je nai commis aucun délit, même dans le cadre des lois et du système judiciaire de ce régime, sauf une simple présence il y a deux ans et quelque à une cérémonie rendant hommage aux prisonniers massacrés et enterrés dans les charniers du cimetière de Khavaran.
Il est très clair que ma condamnation ne repose sur aucune base juridique et quils ne cherchent à travers mon exécution quà faire peur aux gens et à la jeunesse pour quils sabstiennent de faire leurs justes revendications. En ces jours consacrés à lImam Hossein (petit-fils du Prophète Mohammad, tué par le tyran au pouvoir à lépoque), je vois quil me faut une fois de plus crier ses paroles :
Si lenseignement et les manières du Prophète Mohammad et à présent notre patrie seront sauvés en versant mon sang et celui de mes semblables, alors jembrasse la corde qui me pendra.
Mon sang nest pas plus rouge que celui de Neda ni des autres jeunes qui chaque jour verse le leur sur le sol. Cela ne fera que confirmer que nous suivons un droit chemin et grandit notre honneur et à notre courage, surtout en ce mois de Moharram (mois de la mort de lImam Hossein) par les bourreaux les plus cruels.
Pour finir, jattire lattention de tous les défenseurs des droits de lhomme et de la communauté internationale sur le fait que le régime a lintention de menvoyer avec mes semblables et certains jeunes et prisonniers à la potence pour ensuite exposer nos corps en public pour semer la terreur.
Cest ce que le procureur de Téhéran, le président du Majlis Laridjani et des autorités criminelles du régime ont aussi annoncé avec arrogance à la télévision pour répandre la peur. Mais il ne fait aucun doute que ces sentences et ces menaces ne nous ferontpas reculer dun iota pour instaurer un Iran libre.
En tant que père et pour avoir passé 23 ans de ma vie en prison sous le régime actuel et le précédent pour instaurer la liberté dans ce pays, je mets en garde Laridjani et les autres criminels de son acabit.
Le mardi, 29 décembre, au lendemain de la grande manifestation dAchoura contre le régime, cest en toute hâte quAli Saremi a été condamné à mort après deux ans de prison sans procédure régulière. Il avait dabord été transféré en 2007 à la section 209 de la sinistre prison d’Evine, à Téhéran et soumis à la torture. Sept mois plus tard, il a été transféré à la section 350, connue pour ses conditions insupportables. Après presque deux ans et demi ans d’emprisonnement, le régime a refusé de réexaminer son cas. Arrêté plusieurs fois pour soutenir l’OMPI depuis larrivée des mollahs au pouvoir. Saremi a passé environ 20 années de sa vie dans les prisons du chah et plus tard, dans celles des mollahs.